Une réponse en forme de démenti.

M'est passé rapidement sous les yeux, hier ou avant-hier, sur un site ami – accessible dans mes liens – qu'il n'y avait pas beaucoup de différence entre les théologies juives et chrétiennes.

J'ai annoncé que je répondrais ici après réflexion, tout en marquant mon désaccord.

Mes réflexions, je vous les livre donc.

D'abord, je me suis dit qu'il était bien que des chrétiens se reconnaissent comme les héritiers du judaïsme. Et sur point, je ne change pas d'avis. Simplement, je veux dire "Attention aux malentendus!"

Pour les juifs, il n'y a qu'un D.ieu, inconnaissable, et même imprononçable.

Les juifs considèrent que pour les chrétiens, la Sainte Trinité représente trois divinités.

Cela serait pour une théologie.

Mais il est une autre chose, à mon avis beaucoup plus essentiel, c'est qu'il n'y a pas de théologie juive, tout simplement !

Le mot "Théologie" est formé de deux mots grecs, "Théos" (dieu ou déité) et "logos", langage, discours sur (au sujet de).

Il s'agit donc d'une notion grecque, et non juive.

Je me souviens, lors de ma période agnostique, de ce prêtre des amitiés judéo-chrétiennes de France, qui me disait: "Tu ne sais pas la chance que tu as: en Hébreu, on ne peut même pas poser la question de l'existence ou de la non-existence de D.ieu, puisque le verbe "être" n'existe pas au présent.

Chez les juifs, "D.ieu" est une entité inconnaissable mais, bizarrement, chacun peut ou non entretenir avec Lui la relation qu'il veut.

Je vous invite à vous escrimer au texte hébraïque du premier verset de la Thora:

"Ba réchit, bara éloïm het aeretz ve het ashamaïm."

"Het" commande le complément d'objet direct, et est formé de la première lettre (aleph) et de la dernière (tav). Comme, en Grec, l'alpha et l'oméga.

Des rapprochements sont évidemment possibles.

Mais de tels rapprochements sont en même temps dangereux, car sources d'illusions. Celle de la similitude, ou d'une quasi-similitude.

Et, le jour où l'on s'aperçoit que cette similitude n'était qu'illusion, que se passe-t-il ? L'idée de trahison n'est alors pas très loin. Quoi ! Je te pensais semblable à moi !

" – Ben non ! Je suis moi et tu es toi ! Mais bienvenu au club quand même !"