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Par Rotil le 2 Novembre 2010 à 19:58
C'est sur le site d'IsraelValley que j'ai découvert cet article, dont je donne le lien en fin de cet article pour que chacun puisse se forger son opinion à partir de l'original.
Et ce site, lequel n'est autre que celui de la CCFI (Chambre de Commerce Franco-Israélien), ne cache pas sa satisfaction, qui annonce d'emblée: "Notre journal en ligne est très heureux de relayer cette lettre parue ce jour dans le journal Le Monde (…)".
Apparemment il s'agirait donc d'une bonne nouvelle, et ne voulant pas bouder un petit plaisir, j'ai poursuivi la lecture. Et là, surprise. Je précise : mauvaise surprise.
De quoi s'agit-il ? De la protestation d'un certain nombre de signataires contre la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), lancée depuis des mois par un certain nombre de palestinolâtres – on voudra bien me pardonner cette expression qui se veut plus ironique qu'autre chose.
Ainsi résumé, il est vrai qu'il s'agit apparemment d'une bonne nouvelle : des gens réagissent à la campagne BDS.
Mais il convient de se pencher attentivement sur les raisons de cette réaction, sur ses à-côté, ainsi d'ailleurs que sur les signataires de cette lettre parue dans l'édition du 2/11/2010 du journal "Le Monde", dont je me garderai de mettre en doute l'orientation pro-israélienne bien connue !!
Il est agréable de voir des politiques, des philosophes, des avocats, des essayistes, réunis pour souligner "la globalité du rejet et sa bêtise". On retiendra que ce beau monde inclut cinq comédiens officiels – auxquels il faut adjoindre deux directeurs de théâtre. Etant entendu que je ne mets pas dans la catégorie des comédiens les cinq politiques ni les trois avocats.
On retiendra également que, parmi les signataires, on retrouve le président, le vice-président et le secrétaire général de JCALL…
Ceux-ci voulaient-ils se faire pardonner leur appel de mai dernier ?
C'est ce que l'on pourrait croire, mais la démarche est plutôt maladroite, quand on lit les passages suivants:
"C’est pourquoi, nous, associations, citoyens de tous bords, acteurs de la vie de notre pays, tous également attachés à la paix au Moyen-Orient et, donc, à l’avènement d’un Etat palestinien viable et démocratique aux côtés d’Israël, (…)".
Notons ce "donc, à l’avènement d’un Etat palestinien viable et démocratique aux côtés d’Israël," qui suppose d'une part que les palestiniens souhaitent un état qu'ils auraient pu avoir dès 1947, d'autre part qu'il s'agirait d'un état démocratique.
La suite est aussi fort intéressante :
"La possibilité de critiquer, même de manière vive, le gouvernement israélien concernant sa politique vis-à-vis des Palestiniens n’est pas ici en cause."
Ben voyons !
Et cet aveu :
" Peu de gouvernements sont autant sévèrement jugés, y compris par certains d’entre nous."
Aveu que l'on ne peut qu'enregistrer.
Le sommet de la suffisance est à mon avis atteint dans ce passage qui m'a stupéfait :
" La paix ne se fera pas sans les Palestiniens. Mais elle ne se fera pas non plus sans les Israéliens. Et moins encore sans les intellectuels et les hommes et femmes de culture qui, quels que soient leur pays d’origine ou leur parti pris politique, travaillent à rapprocher les peuples."
Ces gens semblent donc ignorer que c'est sous ce gouvernement aussi sévèrement jugé que la "west bank" connait une embellie économique sans précédent, en grande partie due au lever de nombreux barrages et check-points.
Pour mener à bien une telle politique, il faut des responsables politiques sur place, et non pas des intellectuels, des femmes et des hommes de culture qui se trouvent "à cinq heures de Tel Aviv et Jérusalem".
Il faut des gens pragmatiques, élu par celles et ceux qui, sur place, reçoivent les joyeux projectiles de Gaza et, seuls, sont habilités à élire démocratiquement ceux qui vont les représenter.
Un peu de modestie, parfois, ne nuit pas.
Iaakov R.
On trouvera l'article ici:
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