• La VIE est morte à Auschwitz


    Ce qui suit est une copie d'un article écrit par l'écrivain espagnol, Sebastián Rodríguez Vilar et publiée dans un journal espagnol le 15 Jan.2008. Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour extrapoler le message au reste de l'Europe - et, éventuellement, au reste du monde. Ce n'est guère de la propagande, les faits parlent d'eux-mêmes.

    Contexte: cet article est paru dans un journal espagnol


    Toutes les vies européennes sont mortes à Auschwitz

    Par Sébastien Vilar Rodrigez


    Je marchais dans la rue à Barcelone, et soudain je découvrais une terrible vérité - L'Europe est morte à Auschwitz ..... Nous avons tué
    six millions de Juifs et nous les avons remplacés par 20 millions de musulmans.

    A Auschwitz, nous avons brûlé une culture, la pensée, la créativité, le talent.

    Nous avons détruit le peuple élu, véritablement choisi, car ils ont produit des gens formidables et merveilleux qui ont changé le monde.

    La contribution de ce peuple se fait sentir dans tous les domaines de la vie: science, art, commerce international, et surtout, comme la conscience du monde.

    Ce sont les gens que nous avons brûlés.

    Et sous prétexte de tolérance, et parce que nous voulions nous prouver à nous-mêmes que nous avons été guéris de la maladie du racisme, nous avons ouvert nos portes à 20 millions de musulmans, qui nous ont apporté la stupidité et l'ignorance, l'extrémisme religieux et le manque de tolérance, la criminalité et la pauvreté, due à un manque de volonté de travailler et de soutenir leurs familles avec fierté.

    Ils ont fait sauter nos trains et transformé nos belle villes espagnoles dans le tiers monde, noyé tout dans la crasse et la criminalité.

    Enfermé dans les appartements qu'ils reçoivent gratuitement du gouvernement, ils planifient d'assassiner et de détruire leurs hôtes naïfs.

    Et ainsi, dans notre misère, nous avons échangé la culture pour de la haine fanatique, le savoir-faire créatif pour des compétences destructrices, l'intelligence pour le retour en arrière et la superstition.


    Nous avons échangé la poursuite de la paix des Juifs d'Europe et leur talent pour un avenir meilleur pour leurs enfants, leurs détermination a
    s'accrocher à la vie car la vie est sacrée, pour ceux qui poursuivent la mort, pour des personnes consommées par le désir de mort pour eux et les autres, pour nos enfants et les leurs.


    Quelle terrible erreur a été faite par la misérable Europe ...

    La population mondiale est d'environ 1,2 milliards islamiques, c'est un milliard deux cent millions ou 20% de la population mondiale. Ils ont reçu les Prix Nobel suivants:

    Littérature:
    1988 - Najib mahfouz

    Paix:
    1978 - Mohamed Anwar El-Sadat
    1990 - Elias James Corey
    1994 - Yasser Arafat:
    1999 - Ahmed Zewai

    Économie:
    (Zéro)

    Physique:
    (Zéro)

    Médecine:
    1960 - Peter Medawar Brian
    1998 - Ferid Mourad

    TOTAL: 7 (sept)


    La population juive mondiale est approximativement de 14.000.000, c'est quatorze millions, soit environ 0,02% de la population mondiale.

    Ils ont reçu les Prix Nobel suivants:

    Littérature:
    1910 - Paul Heyse
    1927 - Henri Bergson
    1958 - Boris Pasternak
    1966 - Shmuel Yosef Agnon
    1966 - Nelly Sachs
    1976 - Saul Bellow
    1978 - Isaac Bashevis Singer
    1981 - Elias Canetti
    1987 - Joseph Brodsky
    1991 - Nadine Gordimer mondiale

    Paix:
    1911 - Alfred Fried
    1911 - Tobias Michael Carel Asser
    1968 - René Cassin
    1973 - Henry Kissinger
    1978 - Menahem Begin
    1986 - Elie Wiesel
    1994 - Shimon Pérès
    1994 - Yitzhak Rabin

    Physique:
    1905 - Adolph von Baeyer
    1906 - Henri Moissan
    1907 - Albert Abraham Michelson
    1908 - Gabriel Lippmann
    1910 - Otto Wallach
    1915 - Richard Willstaetter
    1918 - Fritz Haber
    1921 - Albert Einstein
    1922 - Niels Bohr
    1925 - James Franck
    1925 - Gustav Hertz
    1943 - Gustav Stern
    1943 - George Charles de Hevesy
    1944 - Isidor Rabi Issac
    1952 - Felix Bloch
    1954 - Max Born
    1958 - Igor Tamm
    1959 - Emilio Segre
    1960 - Donald A. Glaser
    1961 - Robert Hofstadter
    1961 - Melvin Calvin
    1962 - Lev Davidovich Landau
    1962 - Max Ferdinand Perutz
    1965 - Richard Phillips Feynman
    1965 - Julian Schwinger
    1969 - Murray Gell-Mann
    1971 - Dennis Gabor
    1972 - William Howard Stein
    1973 - Brian David Josephson
    1975 - Benjamin Mottleson
    1976 - Burton Richter
    1977 - Ilya Prigogine
    1978 - Arno Allan Penzias
    1978 - Peter L Kapitza
    1979 - Stephen Weinberg
    1979 - Sheldon Glashow
    1979 - Herbert Charles Brown
    1980 - Paul Berg
    1980 - Walter Gilbert
    1981 - Roald Hoffmann
    1982 - Aaron Klug
    1985 - Albert A. Hauptman
    1985 - Jerome Karle
    1986 - Dudley R. Herschbach
    1988 - Robert Huber
    1988 - Leon Lederman
    1988 - Melvin Schwartz
    1988 - Jack Steinberger
    1989 - Sidney Altman
    1990 - Jerome Friedman
    1992 - Rudolph Marcus
    1995 - Martin Perl
    2000 - Alan J. Heeger

    Économie:
    1970 - Paul Anthony Samuelson
    1971 - Simon Kuznets
    1972 - Kenneth Joseph Flèche
    1975 - Leonid Kantorovitch
    1976 - Milton Friedman
    1978 - Herbert A. Simon
    1980 - Laurent Robert Klein
    1985 - Franco Modigliani
    1987 - Robert M. Solow
    1990 - Harry Markowitz
    1990 - Merton Miller
    1992 - Gary Becker
    1993 - Robert Fogel

    Médecine:
    1908 - Elie Metchnikoff
    1908 - Paul Erlich
    1914 - Robert Barany
    1922 - Otto Meyerhof
    1930 - Karl Landsteiner
    1931 - Otto Warburg
    1936 - Otto Loewi
    1944 - Joseph Erlanger
    1944 - Herbert Spencer Gasser
    1945 - Ernst Boris Chain
    1946 - Hermann Joseph Muller
    1950 - Tadeus Reichstein
    1952 - Selman Abraham Waksman
    1953 - Hans Krebs
    1953 - Fritz Albert Lipmann
    1958 - Joshua Lederberg
    1959 - Arthur Kornberg
    1964 - Konrad Bloch
    1965 - François Jacob
    1965 - André Lwoff
    1967 - George Wald
    1968 - Marshall W. Nirenberg
    1969 - Salvador Luria
    1970 - Julius Axelrod
    1970 - Sir Bernard Katz
    1972 - Gerald Maurice Edelman
    1975 - Howard Martin Temin
    1976 - Baruch S. Blumberg
    1977 - Roselyn Sussman Yalow
    1978 - Daniel Nathans
    1980 - Baruj Benacerraf
    1984 - Cesar Milstein
    1985 - Michael Stuart Brown
    1985 - Joseph L. Goldstein
    1986 - Stanley Cohen [& Rita Levi-Montalcini]
    1988 - Gertrude Elion
    1989 - Harold Varmus
    1991 - Erwin Neher
    1991 - Bert Sakmann
    1993 - Richard J. Roberts
    1993 - Phillip Sharp
    1994 - Alfred Gilman
    1995 - Edward B. Lewis
    1996 - Lu RoseIacovino

    TOTAL: 129! (Cent vingt neuf)


    Les Juifs ne font pas la promotion du lavage de cerveau des enfants dans les camps de formation militaire.

    Ils ne leur apprennent pas à se faire exploser et a causer le maximum de mort de musulmans et d'autres non-musulmans.

    Les Juifs ne détournent pas des avions, ne tuent pas les athlètes lors des Jeux olympiques, et ne se font pas exploser dans un restaurant allemand.
    Il n'y a pas un seul Juif qui a détruit une église.
    Il n'y a pas un seul Juif qui proteste en tuant des gens.
    Les Juifs ne font pas de trafic d'esclaves, n'ont pas de dirigeants qui appellent au Jihad et à la mort de tous les infidèles.

    Peut-être les musulmans du monde devraient considérer a investir plus dans l'enseignement ordinaire et moins a blâmer les Juifs pour tous leurs problèmes.
    Les musulmans doivent demander ce qu'ils peuvent faire pour l'humanité avant d'exiger que l'humanité les respecte.

    Indépendamment de vos sentiments à propos de la crise entre Israël et les Palestiniens et les voisins arabes, même si vous croyez qu'il y a plus de culpabilité de la part d 'Israël, les deux phrases suivantes disent vraiment tout: «Si les Arabes déposaient les armes aujourd'hui, il n'y aurait plus de violence. Si les Juifs déposaient leurs armes aujourd'hui, il y aurait plus aucune Israël. "
    Benjamin Netanyahu

    Le général Eisenhower nous a avertis: c'est un fait historique. Et donc lorsque le commandant suprême des Forces alliées, le général Dwight Eisenhower a trouvé les victimes des camps de la mort, il a ordonné de prendre toutes les photographies possibles, au peuple allemand des villages environnants de visiter les camps et même, d'enterrer les morts.
    Il a fait cela parce qu'il a dit des mots à cet effet: «Rassemblez tous les dossiers et documents maintenant - saisissez les films – faites parler les témoins - parce que quelque part sur la route de l'histoire quelques bâtards vont se lever et dire que cela n'est jamais arrivé»

    Récemment, le Royaume-Uni a débattu pour savoir s'il fallait supprimer la Shoah de son cursus scolaire, car il «offense» la population musulmane qui affirme que cela n'a jamais eu lieu. Ce n'est pas encore supprimé... Cependant, c'est un signe effrayant de la peur qui paralyse le monde et combien il est facile pour chaque pays d'être paralyse par elle. Cela fait plus de 60 ans après que la Seconde Guerre mondiale prit fin en Europe ..

    Cet e-mail est envoyé comme une chaîne commémorative, en souvenir des 6 millions de juifs, 20 millions de Russes, 10 millions de chrétiens, et 1900 prêtres catholiques qui ont été assassinés, violés, brûlés, affamés, battus, humiliés et ont servis de cobaye, tandis que le peuple allemand a regardé ailleurs.
    Maintenant, plus que jamais, avec l'Iran, entre autres, revendiquant que l'Holocauste est «un mythe», il est impératif de s'assurer que le monde n'oublie jamais. Cet e-mail est destiné à atteindre 400 millions de personnes .. Être un maillon dans la chaîne de mémoire et aider à distribuer ce message à travers le monde.
    Combien d'années faudra-il avant que l'attaque du World Trade Center "n'ait jamais eu lieu" parce qu'elle offense les musulmans des États-Unis?

    Ne vous contentez pas de supprimer ce message, cela ne prendra que quelques minutes pour le faire passer.


     


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  •  

    Mail du 27 janvier 2012 à des amis…

     

    Chers tous, 

     

    Je suis très heureux aujourd'hui, j'ai un immense espoir. 

     

    J'ai donné l'autre jour un pot de mes confitures à un de mes camarades de l'oulpan.  

      

    Son épouse m'a contacté, car elle veut s'impliquer dans l'affaire, ayant trouvé le produit absolument exceptionnel ("J'ai jamais mangé un truc pareil", dit-elle, en ajoutant qu'elle ne mange jamais de confiture car elle n'aime pas du tout, mais que celle-ci, c'est pas du tout la même chose…). 

      

    Je l'ai donc rencontrée. 

      

    Elle est bilingue hébreu et français (hébreu langue maternelle, c'est une sabra) et a l'expérience de la vente et négociations commerciales. 

      

    Mes produits sont excellents, certains d'entre vous le savent pour les avoir goûtés. Mais que faire quand on n'a pas une bonne connaissance de la langue, qu'on ignore tout de la législation du pays et des mœurs commerciales, qu'on ne sait pas chercher les fournisseurs ni les clients potentiels sur Internet ? 

      

    - On garde ses pots de confiture chez soi. Et l'on enrage, car on sait très bien qu'il y a un marché, peut-être même plus facile à prospecter qu'en France : il y a ici des niches de francophones très aisés qui ne trouvent pas ici les bons produits qu'ils avaient en France et les regrettent. 

    Et parmi eux, le bouche à oreille fonctionne puissance 10, pour plusieurs raisons : ils forment une communauté, se connaissent, ont des activités à travers leurs cercles. D'autre part, beaucoup d'entre eux sont enclins à donner un coup de pousse à quelqu'un qui est des leurs : 

    - En tant que nouvel arrivant : ils l'ont été; 

    - En tant que venant de France et ayant la culture française; 

    - En tant que juif; 

    - En tant qu'israélien.   

      

    S. (c'est son prénom) est née en Israël, elle en connait tous les codes ; elle est mariée à un français, et parle français parfaitement avec à peine un petit accent : je n'aurai aucune difficulté de compréhension avec elle. 

    Elle a actuellement un poste commercial dans une société de verrerie de luxe, elle connait donc une clientèle de niveau aisé. 

      

    Elle est exactement la personne qui me manquait. 

      

    Brainstorming à ce sujet le 12/2. Je vous tiendrai au courant. 

      

    Shabbat shalom ! 
     

    https://mail.google.com/mail/images/cleardot.gif 

    Mardi 31 janvier 2012

    Dimanche, c'était l'anniversaire de notre "mora[1]".

    Tout le monde apprécie Rina énormément, c'est une dame d'un grand cœur qui s'implique totalement pour nous apprendre la langue, mais aussi pour nous transmettre tout ce qu'elle peut sur Israël. Et elle est une pédagogue excellente, ce qui ne gâche rien.

    Les "russes[2]" se sont surpassés pour un très beau cadeau.

    Les "français[3]" ont organisé un petit déjeuner convivial à partager durant la pause, entre 10 et 10:30. Café, thé, boissons soft – pas de vin du Golan – croissants et gateaux.

    L'on m'avait dit d'apporter de mes confitures, que ce serait une bonne occasion de les faire connaître. Framboise, cerise au gingembre et rubharbe à la canelle…

    Discrets, mes camarades les ont goûtées sans vider les pots, de telle sorte que j'ai pû les offrir presque pleins à notre professeur.

    Elle pensait en avoir "pour l'année".

    Mais ce matin, elle m'a dit que les pots étaient finis. "Je n'ai jamais mangé une telle confiture", me dit-elle…

     

    Dimanche 5 février 2012

    Ce matin, alors que je sortais de la salle de classe pour la pause de 10 heures, Rina m'arrête: "Yaakov, je voudrais te passer commande d'un pot de confiture d'orange…"

    Mais le meilleur est à venir.

    Alors que je me dirige à travers le parc vers l'arrêt de bus, avec mes camarades "français", j'entends Rina qui me rappelle.

    Nous nous arrêtons pour lui permettre de nous rejoindre…

    "Yaakov, j'ai eu une idée. Les mardi et jeudi, il y a l'oulpan des retraités. Tu pourrais installer une table dans la cour et proposer aux gens de goûter tes confitures. Je suis sure que tu aurais des clients, car on n'en trouve pas des comme ça en Israël…."

    Elle est très enthousiaste, et si je l'écoutais, je viendrais dès après-demain avec quelques pots pour faire goûter.

    Je lui dis que l'idée est excellente, mais que je dois d'abord refaire mon stock, car j'ai déjà une séance de dégustation le 8 auprès d'une association d'israéliens francophones, qui va sans doute épuiser mes réserves, et qu'il n'est pas bon de faire attendre les clients après une prise de commande.

    Nous continuons à deviser jusque l'arrêt du bus, Rina me fait l'article sur mes confitures, soulignant qu'elles ne sont pas trop sucrées et qu'on sent bien qu'elles ne contiennent aucun produit chimique…

    Elle va demander à la directrice du centre "beit Vosk" une autorisation, pour moi, de mettre une table de dégustation quand je le voudrai. Mine d'or…

    Dans le bus, je gamberge…

    Mon problème est désormais très simple, trouver de la verrerie. Car avec l'association francophone où je vais le 8 et la possibilité de faire goûter à l'oulpan, c'est entre 100 et 300 pots qui vont partir. Tout de suite.

    Je préférerais 300 pour faire rentrer des sous, je préférerais 100 pour la progression de la montée en charge…

    Arrivé près de chez moi, je vais parler avec mon vendeur de fruits et légumes. Il me connait bien, c'est chez lui que je vais régulièrement acheter 3 ou 4 tomates, 2 ou trois concombres, 1 ou deux piments, parfois quelques pommes de terre et des oignons. Une tête d'ail, aussi, de temps à autre. Autant dire que je suis un très petit client, mais régulier.

    A sa machoire supérieure lui restent deux dents, je n'ai pas compté celles de l'inférieure.

    Je constate avec plaisir qu'il est seul à cette heure…

    "Bonjour, j'ai une question à te poser, mais je parle encore mal hébreu…

    - Doucement, doucement, me répond-il.

    - Voilà: je fais des confitures, et on me commande de l'orange; Est-ce que tu en vends "auxquelles on n'a rien mis après qu'on les ai prises de l'arbre. Tu sais, quelque chose pour qu'elles durent plus longtemps…"

    Résultat: oui, il a des oranges et pamplemousses sans traitement après récolte. Il me fera un bon prix.

    Je l'ai prévenu: au début, par 10 kilos. Mais dans 2 ou 3 mois, peut-être par 100 kilos/mois.

    On part sur 5 shekels le kilo !!! A titre indicatif, ça fait 1 euro le kilo, en France, je les avais à 4 euros le kilo !

    Il termine en me disant de lui apporter un pot qu'il m'achète.  

    Reste le problème de la verrerie.

    Je fais un halte chez mon épicier.

    Je fais chez lui le gros de mes courses et il me connait bien. Je lui dis ma joie d'avoir des perspectives pour mes confitures… mais où trouver de la verrerie ?

    "Kanion kvoutsot, le mardi", me dit-il. C'est un centre commercial que tout le monde connaît ici.

    Il ajoute: "Apporte moi ta confiture, je veux goûter…"

    Voilà ce que je peux dire ce soir, voilà où j'en suis.

    Je suis sidéré. Sidéré par la réactivité des gens, ici. Encore bien au-delà que ce que j'écrivais le 27 janvier, soit il y a une semaine, je ressens des choses étonnantes.

    Mon sentiment, c'est qu'ici, dès lors qu'on montre une aptitude, les soutiens affluent. Il y a un respect, du "kavod" pour ce qui est bien fait, et l'envie de l'encourager.

    Il y a une culture de l'entreprise, aux sens large. Les gens, pratiquement tous les gens, de tous les milieux, feront ce qu'ils peuvent pour encourager celui qui apporte quelque chose.

    Et je n'ai même pas évoqué l'aide de mme Y., du ministère de l'intégration, qui va me faire bénéficier d'une dérogation afin que je bénéficie du pilotage d'une pépinière d'entreprise à titre gracieux. Ni de mon camarade de l'oulpan qui me propose de me véhiculer pour aller présenter mes produits à droite et à gauche.

    Je crois, ce soir, que de belles opportunités se présentent à moi. Il me reste à les concrétiser.

    Mais, quelque soit l'avenir, je me demande si ce n'est pas cette mentalité qui est une des clefs du "miracle israélien".

    Et je suis très tenté de répondre par l'affirmative…

     

    (à suivre…)

     

     

     

     

     

     

     

     


    [1] "Mora" = professeur –euse, en hébreu.

    [2] "Russes" parmi les "russes" de l'oulpan, il y a des russes russes et des juifs russes. Les premiers sont maris ou épouses des seconds. En tous les cas, tous sont russophones…

    [3] "Français": nous sommes 4 dans la classe; entendre "israéliens francophones". 


    2 commentaires
  •  

    Cela commence par un message que m'envoie un ami qui m'est cher:

     

    Mon ami: "Je te conseille un excellent ouvrage sur un thème auquel tu seras sensible: http://www.nonfiction.fr/article-5292-la_modernite_malade_du_camp.htm" 

    Il s'agit du dernier ouvrage de Gérard Haddad, psychanalyste et psychiâtre.

    Je clique donc sur le lien qui m'est proposé, trouve l'article fort intéressant,  jusqu'à la conclusion qui me fait bondir.

    Cela continue donc ainsi:

    Moi: - "J'hallucine en lisant ça: "Ainsi la société israélienne, que Gérard Haddad analyse longuement dans cet ouvrage, porte les stigmates de la déportation, lesquels se manifestent tant dans son indéfectible méfiance à l’égard de ses voisins, que dans ses rapports avec le peuple palestinien, " l’hostilité légitime envers les criminels nazis s’ét[ant] trouvée déplacée et appliquée aux Palestiniens ". "

    Lui: - "Et pourtant son raisonnement est très précis pour y arriver. La formule est lapidaire mais lui prend plus de cent pages pour l'expliquer..." 

    Moi: -"Je ne sais si son raisonnement très précis est fondé, mais je connais en revanche très bien l'indéfectible désir de destruction des voisins d'Israël. Et là nous ne sommes plus du tout dans l'imaginaire ni le symbolique, mais avec des kassams ou des couteaux de boucher, au choix. En tient-il compte ?" 

    Lui: - "Selon toi, est-ce une haine totalement gratuite et sans fondement logique ? Ce désir d'anéantissement, où prend-il sa source ?"

    Moi: - "Je vais te répondre par mail, ce sera plus facile qu'ici où l'on est plus limité."

     

    Et voici donc ma réponse circonstanciée.

    Cher ami,

     

    Je ne répondrai pas point par point à ton dernier mail, car cela risquerait de nous amener vers la polémique. Et je pense que nous valons mieux que cela.

    Permets moi néanmoins de te rassurer sur un point: je ne crois pas l'Etat d'Israël parfait, et ne cherche pas non plus à en donner une image idyllique. C'est un pays dont j'ai pu apprécier des qualités et des manques dès 1968. Il me convient d'aprofondir la connaissance que j'en ai de façon progressive, ce qui passe par le quotidien et un travail de fonds de la langue, que j'ai entrepris avec, semble-t-il, quelque succès.

    Je pense qu'il est, sur un certain nombre de points, beaucoup plus dynamique que certains autres, dont celui que j'ai quitté avec l'unique regret de la distance que cela met entre moi et les personnes qui me sont chères.

    Aussi bien ne me semble-t-il pas négatif que j'en vois aujourd'hui plus les aspects positifs que ceux qui le sont moins, car cela ne peut que faciliter mon intégration.

    Sur ceux-ci, je reviendrai sur ce point à la fin de ma lettre.

    Venons-en donc tout de suite à notre pomme de discorde: tu me suggères la lecture d'un livre de Gérard Haddad, auteur dont j'ai tant aimé son ouvrage "Les sources talmudiques de la Psychanalyse".

    Son nouveau livre, d'après le résumé auquel j'ai pu accéder, indique ceci: " Ainsi la société israélienne, que Gérard Haddad analyse longuement dans cet ouvrage, porte les stigmates de la déportation, lesquels se manifestent tant dans son indéfectible méfiance à l’égard de ses voisins, que dans ses rapports avec le peuple palestinien, " l’hostilité légitime envers les criminels nazis s’ét[ant] trouvée déplacée et appliquée aux Palestiniens ". "

    Or, cela est tout simplement faux !

    Et c'est ce qui m'a d'abord choqué en lisant le commentaire sur ce livre.

    Aussi bien je ne doute pas du talent de l'auteur, mais que penserais-tu toi-même d'une thèse par lui écrite qui tenterait d'expliquer pourquoi les américains sont persuadés que la terre est plate ?

    Et qui s'appuirait sur la psychanalyse pour cela ? Ne te viendrait-il pas immédiatement à l'esprit ce simple fait que, précisément et dans leur écrasante majorité, les américains ne pensent pas que la terre est plate, mais s'imaginent (stupidement ?) qu'elle est ronde ?

    Je voudrais te rappeler qu'il y a en Israël un terroriste juif en prison, c'est l'assassin d'Itzaak Rabin. L'autre, Barukh Goldstein, auteur du sinistre massacre de Hébron, fut tué à la suite de son forfait, unanimement condamné en Israël.

    De l'autre côté, je n'ai pas les chiffres exacts, mais je sais quand même que 1087 terroristes ont été libérés par Israël dans le cadre de l'accord d'échange pour que nous récupérions Gilad Shalit.

    La plupart avaient du sang sur les mains. Parmi eux, il y avait cette gazaouie qui avait été vitriolée au visage par ses compatriotes et qui était soignée à l'hôpital de Beer-Shéva, gratuitement, depuis des mois.

    Il lui vint la fantaisie de se barder d'explosifs dans l'intention de venir se faire sauter dans le service de l'hôpital où elle était soignée.

    Je pourrais te citer cette autre, dont je ne me rappelle pas le nom, qui fut elle aussi soignée, elle aussi gratuitement, et qui est venue semer la mort dans un restaurant de Tel-Aviv, il y a quelques années, lors d'un mariage.

    Je pourrais encore évoquer le drame d'Itamar survenu il y a quelques mois, une famille entière assassinée. Les auteurs de cette boucherie se sont acharnés sur le bébé de 3 mois pour séparer sa tête de son corps, à l'aide de couteaux de cuisine.

    Je pourrais enfin parler des projectiles amicaux que nous expédient de temps à autres mes voisins de Gaza, lesquels ne sont pas fréquemment mortels – mais cela arrive – mais qui causent de nombreux traumatismes psychologiques, souvent rebelles à tout traitement.

    Et cette liste est effroyablement incomplête.

    Tu trouveras donc effectivement dans la société israélienne des gens qui détestent les arabes. Mais je ferai deux observations.

    La première, c'est que cette haine n'est pas due à la Shoah, mais bien aux malheurs qu'ils nous causent depuis… les premiers pogroms de 1926.

    La seconde, c'est que cette haine, aussi curieux que cela puisse paraître, n'est malgré tout pas très répandue.

    Et je suis bien placé pour le savoir parce que, vois-tu, quand les kassams tombent sur Ashkelon, je me retrouve à discuter dehors, avec les voisins. J'habite un quartier très populaire, avec une population pauvre et peu cultivée selon les critères locaux, c'est-à-dire quand même beaucoup plus que son équivalente en France.

    Et quand, en octobre dernier, sous les attaques de kassams, je discutais avec eux, je n'entendais pas le moindre propos haineux. Plutôt de la lassitude et de la perplexité. Mais pas de haine. J'en ai été moi-même estomaqué.

    Je ne sais donc pas sur quoi se base Gérard Haddad, je le soupçonne d'avoir pris ses renseignements auprès des rédacteurs d'Haaretz, mais n'ayant pas lu le livre, je n'ai aucune certitude.

    Cette phrase m'a fait bondir, car j'ai bien souvenance de ces vendredi après-midi, du temps que j'étais sous les drapeaux, quand un colonel des parachutistes, auréolé du prestige de son corps d'armée et de son grade, venait nous brieffer en nous vantant les beautés de la civilisation arabe et finissait son exposé par un vigoureux "aujourd'hui ce sont nos adversaires, demain ils seront nos partenaires." Etait-ce de l'hostilité caractérisée ? C'était en 1969.

    Je n'étais pas sur place, mais à Paris, scotché à la télévision, quand le président égyptien Anouar El Sadate est venu en Israël dans une démarche de paix. Combien y avait-il d'israéliens dans la rue pour l'accueillir ?  Un million si je me souviens bien. A l'échelle de la France, cela aurait fait 20 millions de gens enthousiastes. De l'hostilité caractérisée, ou bien un espoir immense de vivre enfin en bonne intelligence ?

    Il me semble plutôt, à moi, tout à fait remarquable qu'après 63 ans d'hostilité permanente, jalonnés d'épisodes guerriers dont nous aurions aimé faire l'économie, dont trois guerres majeures que nous avons dû mener pour éviter des tentatives d'anéantissement (1948, 1967, 1973), il me semble tout-à-fait remarquable qu'après tout cela nous gardions l'espoir d'une cohabitation pacifique.

    Et cela, malgré ce qu'on appelle encore le processus de paix, il faut ici saluer la mémoire de George Orwell, car en fait de processus de paix, il s'agit d'une nouvelle stratégie de guerre.

    En effet: l'OLP, s'apercevant qu'elle ne pourrait pas gagner sur le plan militaire, à déplacé la guerre sur les plans psychologique, médiatique et diplomatique. C'est la guerre d'Oslo. D'un côté on signe des accords – lesquels restent lettre morte; dans le même temps, on provoque deux intifadas.

    Résultat: 2000 morts et environ 5 fois plus de blessés.

    Rapportés à la population française, on approcherait les 20 000 morts et les 100 000 blessés; à la population américaine, 90 000 morts et 450 000 blessés.

    Nous aurions, il me semble, quelques raisons d'avoir la haine, et cela, de façon absolument indépendante de la Shoah.

    Est-ce donc en raison de l'hostilité appliquée aux palestiniens que nous avons construit ou aidé à construire pour eux des universités dans les territoires disputés qui n'existaient pas à l'état de projet sous la juridiction jordanienne ?

    Est-ce donc en raison de cette hostilité que les gazaouis bénéficient de permis de séjour en Israël, pour venir se faire soigner gratuitement dans nos hopitaux ?

    De tout cela, qui pourrait facilement être complêté, on ne parle pas dans les médias européens.

    Non, on épouse les thèses de l'Autorité palestinienne. Tout récemment, M. Glavany a remis un rapport qui nous épingle sur le partage de l'eau. On croirait à une plaisanterie, si la question n'était si grave[1]

    Monsieur Glavany, au moins, n'est pas juif, il est simplement socialiste. Il drague un électorat, d'une façon qui n'est pas morale, mais c'est son problème.

    Je pourrais m'étonner du fait que la doxa occidentale refoule à ce point la modération israélienne, face à la haine et aux actes de haine des arabes. Et si l'on veut utiliser la psychanalyse à tenter d'en saisir les ressorts, on cherchera du côté d'une culpabilité occidentale en relation avec la Shoah. Cela n'est d'ailleurs pas une démarche bien originale, cette explication a souvent été proposée: pour fuir un sentiment de culpabilité vis-à-vis des juifs, on les transforme en bourreaux, et on met à leur place de persécutés de nouvelles victimes, les palestiniens…

    Ce que j'ai plus de mal à comprendre, c'est l'attitude des juifs eux-mêmes. Pourquoi un certain nombre d'entre eux, et pas toujours des moindres, donnent-ils tête baissée dans la propagande des ennemis d'Israël ? Car enfin, ces ennemis ne se cachent pas d'être des ennemis irréductibles.

    Serait-ce cette fameuse haine de soi ? Pour certains, sans doute. Et c'est peut-être là que se situerait plus justement l'héritage de la Shoah.

    Mais pas pour tous.

    Pour d'autres, en tout cas certains, je me demande s'ils sont bien au clair avec Israël, justement.

    S'ils n'y a pas chez eux un sentiment de culpabilité, ou un malaise – je ne sais comment dire exactement, qui viendrait d'un conflit intérieur. Au fond, n'ont-ils pas mal à leur Israël ?   

    A cela s'ajoute bien sûr une énorme pression. Celle-ci résulte de la façon dont est présenté Israël par les médias, ainsi que la classe politique, dans un certain nombre de pays occidentaux. Il en est un qui ne s'est pas embarassé de diplomatie, c'est le maire de Malmö qui a quasiment sommé, il y a quelques mois, de se distancer d'Israël, sous peine de ne pas bénéficier de sa protection. Il faut dire qu'en cette ville, la population musulmane est très nombreuse.

    Les juifs de Malmö, la plupart d'origine polonaise dont les parents avaient fui le nazisme, sont donc en train d'arriver en Israël. J'en ai rencontré, en mai dernier, à Tel Aviv.

    En France, la pression augmente aussi. Il est encore possible de l'ignorer, ou d'espérer qu'elle ne deviendra pas un jour insupportable. Mais l'immigration en Israël augmente, et l'émigration vers les USA aussi, nottament dans la région de Miami.

    Les juifs de France, mais plus généralement d'Europe, sont donc ballotés entre des sentiments divers. Comme ils aimeraient un Israël parfaitement bien vu du monde entier[2] ! Cela serait sans doute plus facile pour eux. D'où, chez eux, des critiques, parfois des exigences. Ils se disent attachés à Israël, et sans doute le sont-ils à leur manière, mais ce n'est pas l'Israël qu'ils rèvent, qu'ils fantasment, ce n'est pas leur Israël.

    Et c'est ce qui m'a choqué en second lieu :  je connais beaucoup de juifs qui ont quelque relation avec Israël et qui croient tout en connaître. Ils sont très nombreux à avoir ici de la famille, certains y ont même un appartement, et viennent de temps en temps y passer un moment.

    Ils s'imaginent alors connaître le pays, et s'autorisent toutes sortes de jugements à son sujet.

    C'est exactement comme si moi, qui ai quelques cousines aux U.SA., j'allais y passer quelque temps et m'imaginais ensuite connaître ce pays. L'on me rirait au nez, bien sûr. Mais on ne rit pas au nez des juifs, d'abord parce que cela ne se fait pas, ensuite, peut-être parce qu'il y a comme un petit malentendu ?

    Ce petit malentendu vient de la loi du retour. Note, au passage, que je ne voudrais pour rien au monde qu'elle soit modifiée.

    Mais elle induit ce malentendu, dont tu as compris que je le tiens pour considérable et non pas petit, parce que certains s'imaginent que, parce que l'Etat d'Israël peut devenir, sur simple manifestation de leur désir, leur pays à part entière, c'est exactement comme s'il était déjà leur pays.

    Or, cela est faux. Israël est, par destination et de façon potentielle, le pays de tout juif qui le souhaite, mais de façon factuelle et pour l'instant, c'est juste et simplement celui des israéliens. De tous les israéliens, juifs, arabes ou autres, mais exclusivement des israéliens.

    Et ces juifs-là, qui connaissent en réalité bien peu Israël et la société israélienne, se croient alors autorisés à toutes sortes de commentaires, de jugements, de recommandations diverses et variées.

    Selon certains d'entre eux, par exemple, il faudrait réformer le système électoral, parce que le nôtre ne permet pas l'émergence d'une majorité claire à la Knesset. Pour ma part, mon opinion à ce sujet n'est pas définitive, je constate toutefois que dans nombre de pays où une majorité claire peut sortir des urnes, la démocratie tourne bien souvent à la démagogie. Mais c'est vrai que nous pratiquons le pilpoul depuis au moins deux millénaires, et ce qui peut se pratiquer ici n'est pas forcément exportable.

    Il faudrait aussi, selon beaucoup d'entre eux, que les religieux aient moins, voire plus du tout de pouvoir au niveau politique. Mais quoi ! Nous avons été persécutés 2000 ans en raison de notre religion – et avons aussi traversé les siècles grâce à elle – et les religieux ne devraient pas avoir droit au chapître dans le seul pays juif ?  

    Et puis il y eu, il y a bientôt deux ans, ce truc absolument délirant, cet "appel à la raison". J'aurais bien du mal à te décrire correctement la colère qui a été la mienne à ce moment. Je pus alors mesurer la distance, l'abîme abyssal qu'il y a entre certains juifs de la diaspora et Israël.

    Que ceux-là préfèrent demeurer en diaspora, cela les regarde. Qu'ils ne veuillent pas profiter des aides que leur offre Israël pour venir s'installer au pays, c'est leur choix. Mais alors qu'ils s'abstiennent de tirer sur l'ambulance, et qu'ils n'excipent pas de leurs liens avec Israël pour se livrer à un travail de sape d'un gouvernement élu qui n'a pas l'heur de leur plaire.

    Car ils jouent alors sur deux tableaux – en hébreu on dirait qu'ils dansent dans deux mariages : ils conservent le confort d'une vie hors de tout danger (croient-ils), mais voudraient un droit de regard sur Israël.

    Au nom de quoi ?

    La loi électorale israélienne est simple: sauf une exception qui ne concerne que les israéliens en mission à l'étranger, le droit de vote ne s'exerce qu'en Israël. Pour envoyer les députés à la Knesseth, il faut être israélien mais aussi être sur place.

    Et c'est très bien comme cela : c'est une question de responsablité, et il n'y a pas de responsabilité sans sanction possible. Si je vote mal aux élections, je pourrai être sanctionné de diverses façons, telles qu'un épisode guerrier paroxistique où je perdrai la vie, ou par une situation économique qui se dégradera, ou une autre encore - il y a l'embarras du choix.

    Concernant l'aspect militaire, j'en ai eu un échantillon il n'y a pas si longtemps, et je pense que mon gouvernement a correctement réagi.

    Deux points pour terminer, si tu le veux bien.

    Non, comme je te le disais au début, je ne pense pas qu'Israël soit un pays parfait, je n'en ai pas une vision idyllique.

    Mais, malgré l'effort de guerre auquel nous sommes contraints, nous avons le meilleur taux de croissance de l'OCDE, et le plus bas taux de chômage historique.

    Nous excellons dans un certain nombre de domaines, comme le traitement de l'eau, l'agriculture, la reforestation du pays, la recherche – entre autre, médicale. Nous sommes capables d'expédier nos sattellites avec nos propres lanceurs dans le sens contraire à la rotation de la Terre, ce qui implique l'acquisition d'une vitesse supérieure de 2000 km/Heure à celle des lanceurs des autres puissances spatiales.

    Et tout ceci, en ayant intégré en soixante-trois ans une population douze fois plus nombreuse que celle qui existait alors.

    Si tu disposes d'un exemple comparable de par le monde, je suis vivement intéressé.

    Il y a un dernier point sur lequel je voudrais te répondre et qui concerne la haine qu'éprouvent nos voisins à notre égard, sur laquelle tu m'interroges en ces termes: "Selon toi, est-ce une haine totalement gratuite et sans fondement logique ? Ce désir d'anéantissement, où prend-il sa source ?"

    A ce sujet je crois qu'il s'agit d'une très vielle histoire, qui remonte à 12 ou 13 siècles, et qui a été ranimée par un certain mufti de Jérusalem, grand ami d'Hitler, à une époque (1920 et années suivantes) où il aurait pu y avoir une coexistence pacifique et bénéfique tant pour nous que pour les arabes.

    Vint ensuite la politique déplorable de la Grande-Bretagne, qui n'a rien arrangé, puis les manipulations des pays arabes.

    Cette haine perdure et perdurera tant qu'elle sera alimentée par certaines puissances, certaines régionales, d'autres plus lointaines.

    Et elle perdurera aussi tant qu'il y aura suffisement de mépris vis-à-vis des populations arabes pour continuer à les encourager, par une oreille complaisante et un portefeuille généreusement ouvert, à demeurer dans une position d'éternels assistés resassant des rêves de revanche.

    C'est ma conviction.

    Pour notre part, ici en Israël, nous continuons de guêter le moindre signe d'évolution positive de leur côté, et nous sommes prêts à leur tendre la main – nous l'avons toujours été, nonobstant le contentieux accumulé et les procès d'intention qu'on nous fait.

    Avec mon cordial Shalom d'Ashkelon.   

     


    [1] Ce rapport est totalement mensonger, on trouvera la réponse qu'il mérite ici: http://iratika.eklablog.com/le-contre-rapport-a35795805

     

    [2] Mais je crois qu'ils se trompent en pensant qu'un Israël parfait serait bien vu du monde entier. Parce que ce qu'Israël fait de bien est systématiquement passé sous silence en Occident. Qui donc va parler de la coopération qui se met en place entre Israël et un pays de l'Afrique sub-saharienne dans le domaine de l'irrigation, par exemple ? Cela n'intéresse personne. Qui a jamais mentionné qu'il ne faut que quelques heures à un 747 d'El-Al pour décoller vers une zone sinistrée, simplement parce qu'il y a un hangar dédié au stockage des moyens de sauvetage à l'aéroport Ben Gourion ? Qui sait que le premier hôpital de campagne mis en service en Haïti à la suite du tremblement de terre était israélien, 2 jours avant les secours français et américains? France2 prenait soin de ne montrer les soldats d'Israël de dos seulement pour qu'on ne les reconnût pas ! 


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  • ELEMENTS PRELIMINAIRES D'UN CONTRE-RAPPORT 

    SUR LE RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 5 octobre 2010 (1) sur « La géopolitique de l’eau », Président M. Lionnel LUCA, Rapporteur M. Jean GLAVANY, Députés

     

    présenté par la Coordination du CJFAI, Président Richard Abitbol, et l'Association pour une consommation durable 

     

    La coordination remercie les auteurs de ce contre-rapport : M. Norbert Lipszyc (Président de SPNI France), Mme Monique Sander, MM. Alexandre Feigenbaum (directeur de recherche), Henri Cohen et Maxime Ouanounou. 

     

    Janvier 2011

     

    Le Rapport cité ci-dessus traite de la situation des Palestiniens. Il contient des éléments d'accusations graves envers Israël ; ces accusations sont tantôt erronées, tantôt imprécises, ou  totalement subjectives et accompagnées d'arguments tendancieux qui, notamment dans l'encadré 3, n'ont rien à voir avec le problème de l'eau. Selon les mots mêmes d’un parlementaire français, Rudy Salles, il s’agit d’une « présentation caricaturale et une charge irresponsable contre Israël ». Dans ce contre-rapport préliminaire, les principales désinformations sont analysées. 

     

     

    RESUMÉ du document

    La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995

     

    1.       Il s’agit d’un accord international signé – en plus d’Israël et de l’OLP – également par les USA, la Russie, la Jordanie, l’Egypte et l’UE.

     

    2.       De manière générale, Israël honore pleinement ses engagements conformément à cet accord et vend même de l’eau directement aux Palestiniens en plus grande quantité et  à moindre prix que ce qui est mentionné dans cet accord.

     

    4.       L’accord prévoit un calcul des quantités futures d’eau correspondant au besoin des Palestiniens au-delà de cette période intermédiaire (1995-1999) soit environ 250 millions de m3/an alors que les Palestiniens n’utilisent actuellement que 190 millions de m3/an.

     

    5.       La situation sécuritaire sur le terrain pourrait menacer la gestion de la répartition de l’eau qui devient plus compliquée et risque de poser des problèmes, des désaccords ou des délais dans la réalisation des projets en cours. Mais globalement, il existe une coopération au quotidien entre les 2 parties comme le prévoit cet accord. Israël a même entrepris des sessions de formation en gestion de recyclage des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres.

     

    6.       C’est l’Autorité Palestinienne qui n’honore pas ses engagements de rechercher des sources d’eau alternatives, qui n’utilise que très peu les eaux recyclées à usage agricole ni même l’eau de dessalement. Des dizaines de forages ‘pirates’ mettent en danger les sources d’eau partagées par les parties concernées sans intervention de l’Autorité Palestinienne.

     


    Introduction

    1 - Le document Géopolitique de l’eau au Moyen-Orient (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4070.asp) publié par la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale est la parfaite illustration de la phrase d’un humoriste, « Il y a les petits mensonges, les gros mensonges, les très gros mensonges, enfin il y a les statistiques », et c’est une infamie. Ce document contient en effet de très nombreuses contre-vérités qui, si elles n'étaient pas rectifiées, altèreraient la vision de politique étrangère des lecteurs et des députés.

    A partir de certaines statistiques, le document tire des conclusions qui n'ont rien à voir avec les faits et toutes vont dans le même sens : délégitimer Israël et ignorer tout ce que ce pays fait pour le bien-être des populations palestiniennes. Certaines affirmations sont à la limite du racisme.

    2 - Le document, émanant de législateurs, fait très curieusement fi de la réalité sur le terrain ainsi que de toute base légale qu'il minimise sans arrêt, comme si le droit était une entrave au bien. On peut s'étonner que des députés, législateurs de la France, abordent le sujet sous cet angle. Le Rapport parle de « première appropriation » pour caractériser les revendications de droit des Israéliens. C’est tendancieux. Le droit appliqué en l’occurrence est celui qui régit les cours d’eau alimentés à partir de sources en dehors du territoire où ils s’écoulent. L’ensemble des rivières qui coulent vers la Méditerranée sur le territoire israélien dans la zone centrale ont leur source à l’intérieur des lignes d’armistice d’avant 1967, même si elles sont toutes alimentées par les nappes phréatiques de Samarie. Le droit d’Israël sur ces nappes est donc fondé sur le droit international

    3 - Le document est de piètre qualité et mélange des faits et des jugements idéologiques. Par exemple, que vient faire dans un document sur l'eau la négation de l'existence du peuple juif ?

    4 – Un adage dit « Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage ». Ce document en est une illustration. L’encadré numéro 3 est supposé résumer les principaux éléments. Mais les affirmations qui y sont présentées n'ont aucun rapport avec les faits. Il reprend sans discernement et sans aucune vérification les affirmations de la propagande arabe.

    Analyse

    1 - Le Rapport sur la Géopolitique de l’eau de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale (ci-après le Rapport) se réfère dans son introduction à la Convention des Nations-Unies de 1997 sur le droit relatif à l'utilisation des cours d'eau à des fins autres que la navigation. Cette convention rappelle aussi le droit des riverains de rivières entièrement dans le territoire d'un état, mais dont les eaux proviennent de nappes phréatiques qui sont à cheval sur plusieurs pays. C'est cette partie du droit qui s'applique aux relations entre Israël et l'Autorité palestinienne.

    Il y a eu peu de négociations globales de paix entre Israël et les Arabes palestiniens depuis le refus par l’Autorité palestinienne des propositions de Barak, et aucune de ces négociations n'a abouti. Par contre il existe des accords techniques entre Israël et l'Autorité Palestinienne. 

    Israël a présenté un projet d'exploitation des nappes qu'il met en pratique dans l'attente de négociations globales. Mais ses gouvernements successifs ont clairement affirmé qu'il s'agissait d'une position de départ dans les négociations, et que la position finale serait équitable envers toutes les populations, dans le cadre d'un accord de paix. Donc lorsque le document présente la position israélienne d'exploitation des nappes comme une volonté d'ignorer les besoins des Palestiniens et comme un abus de pouvoir de la part des Israéliens (page 20), c'est une imposture.

    2 - Le Rapport parle (page 5 du chapitre sur le Moyen-Orient, fin du 2ème paragraphe) de "catastrophe de la Mer Morte" illustrant l'importance "trop faible" accordée aux questions environnementales et de santé publique. 

    En dehors du fait que la soi-disant "catastrophe" n'est pas définie dans le Rapport, cette affirmation est fausse concernant Israël. Le Rapport passe sous silence les efforts considérables d'Israël en vue de sauvegarder la Mer Morte. Ce pays a renoncé à une partie de ses faibles ressources en eau de manière à réalimenter le Jourdain et limiter la perte de la Mer Morte. Un plan de sauvetage de la Mer Morte a été mis en place en 2011 et il est appliqué.

    L'ensemble du bassin du Jourdain, depuis la frontière nord d'Israël jusqu'à la Mer Morte est sous surveillance écologique permanente afin d'améliorer la qualité de ses eaux et de limiter les atteintes environnementales. Mais Israël n'est pas le seul acteur en la matière.

    3 - Au cours des siècles, des antijuifs ont usé et abusé du thème de l'eau détournée ou empoisonnée pour déchaîner des vagues d'antisémitisme meurtrier. Parler du premier sommet des états arabes de 1964 comme ayant pour objet de "réunir les Arabes contre le détournement des eaux du Jourdain par Israël" est un énorme abus de langage. Ce sommet avait pour but clairement énoncé de définir comment détruire Israël, Ce sommet arabe a alors décidé de reprendre le thème de l'eau en accusant Israël de détourner "l'eau des Arabes". Cette accusation est totalement infondée au regard du droit et de la réalité sur le terrain. Il est pour le moins surprenant qu'un rapport parlementaire français accorde du crédit aux conclusions de ce sommet et à la propagande qu'il a mise en place avec des relents antijuifs.

    4 - Dans le même paragraphe le Rapport accuse "l'esprit de l'Organisation Sioniste" avant la création de l'état de prévoir le futur état du peuple juif comme "devant inclure une partie du Liban, plus précisément le Litani". C'est une absurdité totale et un mensonge historique.

    Le mouvement sioniste, dès le départ, prévoyait uniquement la réappropriation par le peuple juif du territoire du royaume d'Israël. Les Hébreux avaient perdu la souveraineté sur ce territoire (le "pays d'Israël", en Hébreu Eretz Israel) suite à l'invasion romaine. La résistance des Hébreux ayant été l'une des plus acharnées qu'ils aient rencontrées, les Romains ont effacé le nom du pays d'Israël en le renommant "Palestine", nom qui a été repris par la suite par les Ottomans puis par les Anglais. Une minorité juive est restée sur place malgré les massacres par des envahisseurs successifs, notamment les Croisés. Avant la guerre de 1914-1918, ce territoire comprenait le plateau du Golan et une partie du sud Liban, qui furent ensuite cédés à la France dans les accords dits de Sykes-Picot. Comme le mouvement sioniste s'était allié aux Anglais durant la 1ère Guerre Mondiale, il a accepté la position anglaise. Mais peu après la guerre, l'Angleterre abandonna les promesses faites aux sionistes et se retourna contre eux, dès qu'elle n'eut plus besoin d'eux. Le sionisme politique, à travers ses organisations, n'a jamais exprimé les revendications qui lui sont attribuées dans le Rapport.

    5 - Le Rapport parle en plusieurs endroits des technologies de l’eau, mais il ne fait jamais état du fait qu'Israël transfère ses technologies aux Palestiniens et aux Jordaniens pour leur permettre une meilleure gestion de leurs ressources en eau. Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens manquent d'eau et, très tôt, une collaboration technique s'est instaurée pour gérer les maigres ressources. Grâce à cela, les Palestiniens exportent dans tout le monde arabe les technologies d'irrigation goutte-à-goutte développées par les Israéliens. Le Rapport ne fait jamais état du fait de cet apport israélien considérable.

    6 - Les normes appliquées en Israël, y compris aux eaux livrées aux Arabes palestiniens, sont comparables à celles pratiquées dans l'UE, les eaux étant traitées avant d'être mises en consommation. Là où il y a dégradation des nappes phréatiques, salinité élevée en particulier, elle résulte de la sécheresse et vient de ce que les palestiniens creusent des puits « pirates » sans l’accord de la commission mixte JWC (Joint Water Commission entre Palestiniens et Israéliens).

    Un plan de sauvegarde du Jourdain a été mis en place par Israël, en collaboration avec les Jordaniens et l'Autorité palestinienne, et il commence déjà à porter ses fruits. Israël par exemple a abandonné une partie de ses ressources pour permettre au Jourdain de revivre et ralentir ainsi la dégradation de la Mer Morte.

    Pourtant le Rapport affirme la dégradation de la qualité de l'eau des nappes phréatiques et du Jourdain (page 7, 2ème paragraphe). Selon quels critères ? Rien n'est mentionné, et le Rapport assimile qualité des eaux dans leur milieu naturel avec celle des eaux livrées à l'agriculture ou à la consommation humaine.

    Le Lac de Tibériade est l'une des principales ressources en eau potable d'Israël. Les Israéliens protègent donc ce lac : il est interdit d'y rejeter toute eau usée qui dégraderait la qualité des eaux. Le contrôle des eaux de ruissellement agricole est de plus en plus strict, et l'agriculture biologique est fortement encouragée pour éviter que pesticides et engrais ne polluent le lac. Les eaux usées même des petites localités sont collectées et traitées afin d'éviter toute pollution. La qualité de l'eau du lac est surveillée en permanence et le seul véritable danger aujourd'hui est l'augmentation de sa salinité à cause de la sécheresse.

    Pourtant, le Rapport prétend (page 8, avant dernier paragraphe) que "le Lac de Tibériade est utilisé par Israël pour déverser déchets et eaux industrielles". On se demande d'où viennent de telles affirmations et comment elles ont pu être introduites dans un rapport d'une Commission du Parlement.

    7 - Le Rapport mentionne abondamment les "Accords d'Oslo" (signés en 1993) et leur contenu concernant l'eau. Il faudrait rappeler que des conférences universitaires israélo-arabes avec forte participation d'universitaires arabes de Palestine ont élaboré des accords possibles impliquant une gestion conjointe et équitable, se sont tenues en 1991-92. Ces conclusions ont montré qu'un accord était possible et c'est ce qui a conduit aux négociations d'Oslo. Cette collaboration se poursuit depuis sur le terrain, et elle est beaucoup plus active et efficace que le Rapport ne le dit. Car parler du "nombre de projets" est trompeur. Il est bien plus important de parler du volume des projets qui aboutissent et des causes des rejets, qui sont toujours techniques et de viabilité.

    Ces accords ont toujours réservé une partie des nappes phréatiques à l'usage unique des Palestiniens. Ces accords ont intégralement été mis en œuvre.

    Pourtant le rapport parle d'"apartheid de l'eau", ce qui est mensonger et s'inscrit dans une grossière propagande anti-israélienne et antijuive.

    Pourquoi le Rapport ne fait-il pas mention des projets d'usine de traitement des eaux usées réalisés par les Israéliens et en collaboration entre municipalités israéliennes et palestiniennes ? Ces usines sont importantes pour toute la région.

    Pourquoi le Rapport ne signale-t-il pas que l’Autorité palestinienne n’a pas respecté les accords qu’elle avait signés (en 1995 puis en 1998) qui prévoyaient la création, avec les financements des pays donateurs, de stations de traitement des eaux usées ? Une seule station a été créée en plus de 16 ans. Pourquoi cette complaisance du rapport envers l'Autorité Palestinienne ?

    Pourquoi le Rapport ne mentionne-t-il pas que quand les Israéliens ont quitté la bande de Gaza, ils ont laissé en place une infrastructure hydrique importante en bon état de marche qui, au lieu d'être reprise par les autorités palestiniennes, a été entièrement détruite afin de récupérer les tuyaux pour en faire des qassams. Cela oblige aujourd’hui les Israéliens, pour raisons humanitaires, à livrer de l’eau potable à Gaza pour compenser les carences du Hamas.

    8 -  Le Rapport insiste, à juste titre, dans le chapitre d) Règlement global (page 21)  sur le fait qu'il est impossible d'isoler les dossiers, ce qui a été la position de toujours des gouvernements israéliens. Mais le Rapport est erroné quand il affirme que les "restrictions imposées par Israël rendent l'accès aux ressources en eau difficile aux Palestiniens". C’est l'Autorité Palestinienne qui a refusé le raccordement au réseau d'adduction d'eau israélien. Israël a installé des centaines de kilomètres de conduites d’eau raccordant des villages qui ne l’étaient pas avant 1967, ainsi que des piscines de stockage et décantation. Israël fournit des dizaines de millions de m3/an à partir de ses installations pour compenser leur manque à produire.

    Un nouvel accord dédié à l'eau serait utile pour tenir compte des évolutions, mais l'Autorité Palestinienne s'y refuse, mettant comme condition préalable un accord politique. Les Israéliens, eux, sont prêts à négocier un nouvel accord sur l'eau.

    Les remarques « politiques » du Rapport sur l’importance de l’eau dans le tracé de la barrière de sécurité ou concernant les fermes de Chebaa n’ont aucun sens si l’on regarde la carte des nappes phréatiques. Ce n’est pas la situation géographique de la nappe qui compte, mais les droits sur l’exploitation de celle-ci selon les critères définis dans les traités et par le droit international. Elles n’ont d’autre but que d’entériner la position palestinienne que la Cisjordanie doit être « Juden rein ».

    9 - CONCLUSION sur l'encadré n° 3

    Cet encadré est un pamphlet haineux contre Israël, et un document de propagande qui reprend les thèmes les plus extrêmes de la propagande arabe.  Il affirme, à tort et sans preuve, que les réserves d'eau de Gaza ont été ciblées lors des combats en 2008-2009 (Israël avait ciblé exclusivement les installations logistiques du Hamas et des autres mouvements terroristes, cachées dans des infrastructures civiles, logements, écoles, mosquées et bâtiments publics),

    Un citoyen français qui ferait confiance à ce rapport d'une Commission Parlementaire conclurait qu'Israël opprime ses voisins et les prive de leur eau ; il aurait de la compréhension pour ceux (le Hamas) qui parlent de détruire Israël. Mais aucune des accusations envers Israël de ce Rapport n'est fondée ! Les mots d'apartheid, de ségrégation raciale, de mépris sont des mots de haine justifiant la destruction d'Israël. La négation même de l'existence du peuple juif révèle les intentions réelles du rédacteur. Il rejoint le négationnisme officiel des dirigeants palestiniens qui nient tout rapport historique entre les Juifs et cette région, entre les Juifs et Jérusalem par exemple, alors que cette ville est la capitale historique du peuple juif et, depuis 3000 ans, n'a jamais été capitale pour un autre peuple.

    Comment une Commission du parlement français en arrive-t-elle là ? Pourquoi ce rapport parlementaire montre-t-il un si profond mépris pour les règles de droit ? Ainsi, le Rapport déplore que les puits "forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie soient systématiquement détruits par l'armée israélienne". Encore heureux que ce soit fait, sinon les nappes phréatiques de la région centrale seraient toutes dans un état pire que celles de Gaza où chacun peut creuser un puits sur son terrain sans contrôle. De plus c'est la loi locale (jordanienne et jamais supprimée par l'Autorité palestinienne) qui est ainsi mise en œuvre par les Israéliens. Seuls les puits autorisés par l'autorité de gestion des ressources en eau peuvent être construits. En France aussi il est interdit de forer des puits sauvages. Pourquoi ce parti-pris et cette malhonnêteté intellectuelle dans le texte d'une Commission Parlementaire française ? Qu'un représentant du peuple français ait pu, en notre nom, publier un texte aussi mensonger est une honte pour notre pays. Et son rejet par le Quai d'Orsay l’honorerait.

    Les thèmes antijuifs de la Ligue Arabe de 1964 sont présentés comme des faits. Chaque phrase de cet encadré mériterait une réfutation. Nous nous limiterons au dernier paragraphe. On y qualifie le comité conjoint (israélo-palestinien) sur l'eau de ne pas être un organisme de gestion partagée parce qu’il fonctionne "sur le mode du consensus". Imaginez ce qu’on en aurait dit s'il fonctionnait sur tout autre mode, qui donnerait nécessairement plus de poids aux Israéliens qu'aux Palestiniens, quel que soit le critère de répartition des voix choisi !

     

    Conclusion

    Le Proche-Orient est une région d'immigration intense. A peu près 80 % des Arabes et des Juifs qui résident en Israël et dans les Territoires Palestiniens sont des immigrés depuis 1870. Malgré les conflits, la région a connu un développement économique exceptionnel, notamment depuis 1948. L'eau étant une ressource vitale, les Israéliens ont plusieurs fois revu leur politique de développement pour ménager les ressources en eau de la région. Palestiniens, Israéliens et Jordaniens ont su mettre entre parenthèses leur conflit pour discuter de la sauvegarde et du partage de ces maigres ressources hydriques.

    Il aurait été possible de parler de l'eau au Proche-Orient en évitant tout discours de propagande. Mais le rapport n'évoque même pas ce contexte. C'est en fait un rapport à charge qui affirme qu'il y a une gestion catastrophique des effluents de la part des Israéliens, ce qui est totalement contraire à la réalité sur le terrain. En fait, la France aurait beaucoup à gagner à collaborer avec les Israéliens qui sont devenus des leaders sur les technologies de l’eau.

    La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995

     

    1.       Il s’agit d’un accord international signé – en plus d’Israël et de l’OLP – également par les USA, la Russie, la Jordanie, l’Egypte et l’UE.

     

    2.       De manière générale, Israël honore pleinement ses engagements conformément à cet accord et vend même de l’eau directement aux Palestiniens en plus grande quantité et  à moindre prix que ce qui est mentionné dans cet accord.

     

    4.       L’accord prévoit un calcul des quantités futures d’eau correspondant au besoin des Palestiniens au-delà de cette période intermédiaire (1995-1999) soit environ 250 millions de m3/an alors que les Palestiniens n’utilisent actuellement que 190 millions de m3/an.

     

    5.       La situation sécuritaire sur le terrain pourrait menacer la gestion de la répartition de l’eau qui devient plus compliquée et risque de poser des problèmes, des désaccords ou des délais dans la réalisation des projets en cours. Mais globalement, il existe une coopération au quotidien entre les 2 parties comme le prévoit cet accord. Israël a même entrepris des sessions de formation en gestion de recyclage des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres. Des municipalités israéliennes et palestiniennes ont construit ensemble des sites de traitement des eaux usées.

     

    6.       C’est l’Autorité Palestinienne qui n’honore pas ses engagements de rechercher des sources d’eau alternatives, qui n’utilise que très peu les eaux recyclées à usage agricole ni même l’eau de dessalement. Des dizaines de forages ‘pirates’ mettent en danger les sources d’eau partagées par les parties concernées sans intervention de l’Autorité Palestinienne.

     

    7.         Une solution à la carence en eau d'Israël, de la Jordanie et du futur état palestinien consisterait en un plan régional, dans un Moyen-Orient apaisé. En effet, le Liban, la Syrie et, plus loin, la Turquie disposent de ressources en eau considérables. Ils pourraient en vendre notamment aux Palestiniens. On peut s'étonner qu'un rapport de géopolitique du Parlement français n'ait pas envisagé cette option.

     

     

    Tout ceci est très bien illustré dans une étude universitaire produite en 2011 par l’Université Hébraïque de Jérusalem sous la direction du professeur H. GVIRTZMAN. En voici un résumé qui aurait enrichi le rapport parlementaire français et en aurait singulièrement modifié les conclusions.

     

     

    La Question de l’eau entre Israël et les Palestiniens

    Haïm Gvirtzman

    Institut des sciences de la terre – Université Hébraïque de Jérusalem

     

    Résumé

    La présente étude rapporte de façon exhaustive les données et détails sur les réalisations effectives des accords israélo-palestiniens sur l’eau.

    Ces données contredisent tous les reproches faits à Israël. Il n’y a, aujourd’hui pratiquement pas de différence entre la consommation par personne, en eau potable-naturelle entre israéliens et palestiniens. Le gap important qu’il y avait en 1967, s’est réduit au cours des 40 dernières années et est aujourd’hui très minime. La fourniture domestique en eau aux palestiniens est supérieure de façon significative à celle qui est considérée comme minimum par l’OMS. Israël a respecté toutes ses obligations contractuelles avec les palestiniens, ainsi que celles des besoins futurs définis selon les règles. En revanche les palestiniens ne respectent pas les accords en cela qu’ils ne réalisent pas les équipements de traitement des eaux usées (malgré les financements des pays donateurs). D’autre part ils creusent des puits « pirates » et se branchent sans autorisation au réseau israélien « Mekoroth ».

    D’après les lois internationales, les palestiniens n’ont aucune base pour leurs revendications. Premièrement les accords sur l’eau incombent à toutes les parties. D’autre part le droit d’antériorité sur l’aquifère montagneux existe bien avant la création de l’Etat. D’après ces accords, les palestiniens ne sont pas autorisés à augmenter leur pompage des aquifères utilisés par  Israël, avant d’avoir épuisé le pompage des nappes profondes de l’aquifère oriental.

    Les palestiniens doivent éviter le gaspillage de l’eau provenant des fuites dans les canalisations, utiliser l’eau d’arrosage avec parcimonie, traiter les eaux usées, et utiliser les eaux de source avant de demander à Israël des quantités d’eau supplémentaires. Tout cela découle des principes des lois internationales.

    Israël considère que l’utilisation de l’eau doit faire l’objet d’une entente et d’une collaboration mutuelle au lieu d’être la raison de conflits et de pressions. Selon les textes des accords signés avec les jordaniens en 1994, et avec les palestiniens en 1995, Israël veut arriver à un arrangement pratique et logique avec les palestiniens. En conséquence Israël recommande d’adopter un programme pratique qui règle rapidement, pour les deux parties les problèmes de manque d’eau actuel et futur.

    Ce rapport résume trois autres rapports plus détaillés de l’auteur à ce sujet.

     

     

    Introduction

    Les palestiniens prétendent qu’ils ont un droit total sur les sources d’eau naturelles, qu’ils souffrent d’un manque d’eau et qu’ils ont le droit international avec eux. En conséquence, ils réclament près de 400 Millions de m3 d’eau/an de l’aquifère montagneux, 200 Millions de m3 du système Jourdain-lac de Tibériade, et 100 Millions de m3 de l’aquifère côtier pour Gaza, c'est-à-dire près de 50% des disponibilités d’eau potable qui reviennent à Israël.

    Ce rapport répond aux prétentions des palestiniens, et présente les données réelles de fourniture d’eau.

    Ces données ont été autorisées à la publication par la direction des eaux à l’été 2009, après le changement de politique qui fut en vigueur pendant 15 ans et qui considérait ces données comme secrètes.

    Les données présentées réfutent les plaintes des palestiniens, montrent que les palestiniens n’ont aucune base à leurs prétentions, et qu’Israël a rempli tous ses engagements en la matière.

    La pénurie d’eau devrait faire en sorte qu’on passe d’un état de conflit à celui d’une coopération, pour autant que les parties ne procèdent pas systématiquement à des accusations infondées et qu’on se préoccupe de chercher des solutions pratiques et de technologie avancée. Ce rapport présente des solutions dans ce sens.

    La question de savoir si Israël devrait renoncer à ses droits aux sources montagneuses, et se concentrer sur le seul dessalement a été même étudiée et il en ressort que le coût considérable de cette solution, et les problèmes qu’elle soutend fait qu’elle n’a pas été retenue.

     

    Développement d’installation de fourniture d’eau

     

    Fourniture d’eau en Judée Samarie sous le régime Jordanien

    De 1948 à 1967, sous administration jordanienne, la fourniture d’eau provenait de sources d’eau. Dans la réserve orientale, il y avait trois sources d’eau pour l’agriculture, (Wadi Kalat, Wadi Oudjia et Wadi Pri’a), et dans la région montagneuse il y avait 3 aqueducs romains pour la fourniture des villages (Une pour Sichem et 2 pour Jérusalem). Ces sources livraient près de 18 Millions de m3/an. De plus les palestiniens utilisaient près de 200 petites sources et les eaux de pluie qui remplissaient les puits, lesquels fournissaient près de 5 Millions de m3/an dans les bonnes années.

     

    La fourniture d’eau en Judée Samarie

     

    1°) Entre 1948 et 1967, c'est-à-dire sous administration jordanienne, la Judée Samarie disposait de près de 65 Millions de m3/an d’eau, distribués par un réseau très ancien dont une partie datait de l’époque romaine, et seuls 4 points de peuplement sur 700 étaient raccordés à ce réseau.

    2°) A partir de 1967, sous administration israélienne, la fourniture d’eau a été augmentée de 50% en 5 ans grâce au creusement de nouveaux puits, à la création d’un nouveau réseau de distribution, atteignant la majeure partie des villages.

    3°) Au cours des années 1970-1980, période au cours de laquelle des villages israéliens ont été établis en Judée Samarie, des villages palestiniens voisins ont été raccordés au réseau israélien, augmentant ainsi de façon significative le niveau de vie de ces villageois.

    4°) Entre 1980 et 1995, date de la signature des accords d’Oslo, la fourniture d’eau aux palestiniens a été doublée, passant de 65 Millions de m3 à plus de 120 Millions/an.

    5°) De 1995 à 2008 cette fourniture est passée de 120 Millions à 200 Millions de m3.

    6°) Selon les propres conclusions de la Société d’hydrologie palestinienne, le nombre de points de peuplement raccordés en 2004 était de 643 sur 708, regroupant plus de 97% de la population.

    7°) Le réseau de distribution d’eau en Judée Samarie est meilleur que celui de la plupart des pays voisins. (A Amman et à Damas la fourniture d’eau ne serait disponible que 2 jours par semaine !!!)

     

    Les accords Israélo-palestiniens

     

    A Gaza : En 1994, à l’occasion des accords Gaza Jéricho, la responsabilité de la fourniture d’eau a été transférée aux palestiniens.

    En 1995, un accord a été signé pour transférer aux palestiniens 5 Millions de m3 supplémentaires.

    En 2005, à l’occasion du retrait des israéliens de Gaza, le réseau de distribution du Goush Katif est passé sous responsabilité palestinienne.

     

    En Judée Samarie : En 1995, à l’occasion des accords d’Oslo, il a été décidé et mis en pratique, même au cours des périodes les plus difficiles (Intifadas) :

    Que les besoins des palestiniens seraient augmentés de 70 à 80 Millions de m3, dont 28,6 Millions comprenant les 5 Millions à Gaza seraient fournis sur les réserves israéliennes, le solde étant pompé sur l’aquifère oriental.

    Que l’exploitation du réseau serait faite selon les règles de l’art, comprenant le traitement des eaux usées et les précautions contre la pollution des puits.

    Afin de réaliser ces projets, un groupe de travail conjoint (JWC) a été constitué. A ce groupe ont été adjoints 4 sous-groupes

    + Sous-groupe Hydrologie qui s’occupe du percement de nouveaux puits. Ce groupe a autorisé le percement de 70 nouveaux puits dont seule la moitié a été réalisée.

    + Sous-groupe Engineering qui s’occupe de la pose de conduites d’eau qui a réalisé plusieurs centaines de km de tuyauterie, la création de plusieurs piscines de stockage, et plusieurs stations de pompage.

    + Sous-groupe rejets et traitement des eaux : contrairement aux autres groupes de travail celle-ci a souffert de conflits politiques qui ont empêché l’installation de stations de traitement.  A ce jour une seule station de traitement a été construite.

    + Sous-groupe économique 

    La plupart de ces projets sont financés par des pays donateurs sous condition d’acceptation du projet par les groupes de travail.

    Depuis 1995, et selon les accords signés à cette date, les installations palestiniennes sont gérées par l’Autorité palestinienne et celles des villages israéliens par Israël. Les villages israéliens qui étaient raccordés au réseau palestinien ont été débranchés et raccordés au réseau israélien.

    Concernant les quantités fournies par Israël aux palestiniens les relevés de compteurs sont faits mensuellement et les factures établies en conséquence.

    De fait, tous les objectifs fixés pour la partie israélienne ont été réalisés et en 2008 la fourniture d’eau aux palestiniens a dépassé le chiffre des 200 Millions de m3.

     

    Violations des accords par les palestiniens.

    En violation des accords de 1995, les palestiniens creusent des puits « pirates », sans autorisation de la commission mixte, dans les aquifères Nord et Ouest, dans les régions de Jénine Kalkilya et Tulkarem. Près de 250 puits ont été creusés, puisant près de 10 Millions de m3 réduisant d’autant les disponibilités pour Israël.

    D’autre part les palestiniens se raccordent illégalement au réseau israélien de Mékoroth, pour l’arrosage des champs, en particulier dans les villages de Sa’ir et Visouah. On estime les « vols » ainsi pratiqués à près de 5 Millions de m3.

     

    La fourniture d’eau aux palestiniens

    La fourniture globale par tête d’habitant : Les palestiniens prétendent que la fourniture moyenne d’eau par tête d’habitant qui leur est réservée est quatre fois inférieure à celle fournie aux israéliens. Les chiffres démentent cette plainte (voir tableau 1). Ce tableau reprend les fournitures en eau potable naturelle qui sont l’objet de cette plainte. En 1967, c'est-à-dire avant qu’Israël n’occupe la Judée Samarie les chiffres étaient de 508m3/israélien contre 98m3/palestinien. En 2006 ce « gap » n’est plus que de 170 contre 129 m3. Ceci est dû au fait que d’une part les israéliens ont eu recours à d’autres sources (dessalement, traitement des eaux usées) et que d’autre part les installations de pompage ont été considérablement améliorées pour les palestiniens.

    Les projets en cours réduiront le gap dans le futur proche, passant à 150 m3 / Israélien contre 140 m3/ Arabe palestinien et ce malgré la croissance démographique.

    Il est intéressant de remarquer que la dépendance des Israéliens vis-à-vis des eaux potables naturelles est la plus faible de la région : 150 / Israélien contre 172 / Jordanien, 732 / Egyptien, 861 / Syrien et 949 / Libanais.

     

    La fourniture domestique par habitant

    Les Arabes palestiniens disposent pour leurs besoins domestiques de 82 Millions de m3 d’eau, soit 58m3/tête d’habitant, mais du fait que 33% de cette eau est perdue par fuites dans les tuyauteries en mauvais état, la quantité effectivement reçue est de 39m3/habitant, supérieure au minimum fixé par l’OMS qui est de 36,5m3/an /habitant (100l/j).

    De leur côté les Israéliens reçoivent 84m3/habitant comprenant 11% de pertes.

     

    Les stations de pompage

    Les besoins en eau des palestiniens en 2006 étaient donc de 178Millionsde m3/an dont 82 Millions pour les besoins domestiques et 96 Millions pour l’agriculture.

    • Les 82 Millions domestiques sont fournis à hauteur de 42 Millions par les installations palestiniennes, et 40 Millions par les installations israéliennes
    • Les 96 Millions pour l’agriculture sont fournis à hauteur de 90 Millions par les installations palestiniennes et 6 Millions par les installations israéliennes. Ces chiffres ne comprennent ni les puits « pirates », ni les raccordements illicites.

     

    Les stations de pompage sont réparties en quatre catégories :

    • Les stations israéliennes pour les besoins domestiques : Elles sont au nombre de 6, basées à l’Ouest de la ligne verte (en Israël) et sont gérées par la Société Mekorot qui fournit les villages israéliens et les villages palestiniens voisins.
    • Les stations palestiniennes pour les besoins domestiques : Elles sont gérées par l’Autorité palestinienne, basées essentiellement sur des sources ou des puits. Les investissements de développement n’ayant pas été réalisés, c’est le réseau israélien qui fournit le déficit en eau domestique.
    • Les stations israéliennes pour l’agriculture : Elles se trouvent dans la vallée du Jourdain et sont gérées par Mekorot. Ce sont des eaux de puits locaux, qui fournissent également et partiellement l’agriculture palestinienne.
    • Les stations palestiniennes pour l’agriculture : On ne peut pas à proprement parler de stations, s’agissant de puits locaux non raccordés à un réseau de distribution, ou à des piscines de stockage.

     

    Ces informations sont détaillées dans les tableaux suivants :

    Le tableau 1 donne l’évolution entre 1967 et 2006 des populations israéliennes et palestiniennes ainsi que leurs consommations en eau potable naturelle. On voit que les fournitures en eau aux palestiniens sont passées de 65 Millions de m3 à 180 Millions et que la consommation par habitant a augmenté de près de 40% malgré le doublement de la population.

     

                                           Israéliens                      Palestiniens en Judée Samarie                        

    Année

    Population

    Millions m3/an

    m3/hab

    Population

    Millions m3/an

    m3/hab

    1967

    2776000

    1411

    508

    700000

    65

    93

    2006

    7117000

    1211

    170

    1400000

    180

    129

     

     

    Le tableau 2 donne le détail des installations en Judée Samarie gérées par les israéliens et celles gérées par les palestiniens, les quantités d’eau pompées par ces stations et leurs répartitions entre fournitures aux israéliens et fournitures aux palestiniens.

    On y voit en particulier les quantités fournies aux palestiniens par les stations de pompage israéliennes

     

    Catégorie

    Installations

    Millionsm3/an

    Dont aux Palestiniens

    Installations israéliennes pour besoins domestiques

    Samarie Nord

    Samarie Centre

    Binyamin Ouest

    Banlieue Jérusalem

    Etzion Judée

    Mont Hermon Sud

    Total

    1

    14

    6

    23

    20

    1

     

    65

    0,5

    6

    2

    16

    15

    0,5

     

    40

    Installations palestiniennes pour besoins domestiques

    Djenine

    Sichem

    Ramallah

    Beith Lehem

    Total

    4

    10

    13

    23

    50

     

    +2 de Samarie centre

    +10 de banlieue Jéru

    +13 de Etzion Judée

    +26 d’Israël

    Installations israéliennes pour agriculture

    Mehoula

    Vallée Jourdain

    Sources

    Total

    7

    21

    1

    29

    5

    1

     

    6

    Installations palestiniennes pour agriculture

    Djenine

    Tulkarem

    Kalkilya

    Gyphtalique ?

    Oudja

    Jericho

    Total

    16
    21
    20

    21

    14

    15

    107

     

    Dont 8 Domestique

    Dont 5 Domestique

     

     

    Dont 4 Domestique

     

     

    Le graphique 3 donne l’évolution année par année, entre 1995 et 2006, des fournitures d’eau aux palestiniens et aux israéliens, à partir des installations israéliennes de la vallée du Jourdain et des sources de montagne de Judée Samarie. On y voit que les installations israéliennes (sans compter les installations palestiniennes) fournissent en 2006 presque autant d’eau aux Palestiniens qu’aux Israéliens, et ce du fait que les installations palestiniennes ne sont pas capables de satisfaire leurs besoins par manque d’investissements et ce malgré le financement des pays donateurs.

     

    « l'eau tombe sur la montagne, de notre côté et elle est donc à nous. Elle s'écoule ensuite du côté israélien, mais elle est à nous quand même.

    -         les Israéliens nous interdisent de prendre de l'eau, c'est "l'apartheid". »

    Bien sur, la réalité est l'inverse. Mais c'est parce qu'ils sont confinés dans le rôle du gendarme que les Israéliens s'exposent à la propagande de l'AP qui justifie ainsi sa propre incurie. 

     

    3.  Le problème de l'eau doit être résolu dans le cadre du Proche Orient tout entier et pas seulement dans des négociations à deux.

    Il n'y a pas de raison qu'Israël prenne en charge seul les problèmes de l'eau des Arabes palestiniens, c'est comme si les Israéliens en étaient seuls responsables. C'est l'image qui reste dans le débat international. Quand les Israéliens agissent de manière responsable et font ce qui a été convenu pour approvisionner en eau les Arabes palestiniens, voire plus encore, cela a l'effet inverse sur l'opinion occidentale : les médias entendent qu'Israël est responsable de la carence d'eau des Arabes palestiniens.

     

    L'analyse focalise le débat de l'eau sur tout ce que les Israéliens font ou ne font pas pour les Palestiniens.  Mais la réalité de la situation, c'est que le problème de l'eau en Israël - Territoires - Jordanie ne pourra pas être réglé de manière durable par ces trois partenaires seuls : ils manquent tous d'eau, alors que le Liban, la Turquie la Syrie et même l’Arabie Saoudite à partir de ses usines de dessalement de l’eau de mer pourraient les approvisionner. 


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  • ELEMENTS PRELIMINAIRES D'UN CONTRE-RAPPORT 

    SUR LE RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES en conclusion des travaux d’une mission d’information constituée le 5 octobre 2010 (1) sur « La géopolitique de l’eau », Président M. Lionnel LUCA, Rapporteur M. Jean GLAVANY, Députés

     

    présenté par la Coordination du CJFAI, Président Richard Abitbol, et l'Association pour une consommation durable 

     

    La coordination remercie les auteurs de ce contre-rapport : M. Norbert Lipszyc (Président de SPNI France), Mme Monique Sander, MM. Alexandre Feigenbaum (directeur de recherche), Henri Cohen et Maxime Ouanounou. 

     

    Janvier 2011

     

    Le Rapport cité ci-dessus traite de la situation des Palestiniens. Il contient des éléments d'accusations graves envers Israël ; ces accusations sont tantôt erronées, tantôt imprécises, ou  totalement subjectives et accompagnées d'arguments tendancieux qui, notamment dans l'encadré 3, n'ont rien à voir avec le problème de l'eau. Selon les mots mêmes d’un parlementaire français, Rudy Salles, il s’agit d’une « présentation caricaturale et une charge irresponsable contre Israël ». Dans ce contre-rapport préliminaire, les principales désinformations sont analysées. 

     

     

    RESUMÉ du document

    La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995

     

    1.       Il s’agit d’un accord international signé – en plus d’Israël et de l’OLP – également par les USA, la Russie, la Jordanie, l’Egypte et l’UE.

     

    2.       De manière générale, Israël honore pleinement ses engagements conformément à cet accord et vend même de l’eau directement aux Palestiniens en plus grande quantité et  à moindre prix que ce qui est mentionné dans cet accord.

     

    4.       L’accord prévoit un calcul des quantités futures d’eau correspondant au besoin des Palestiniens au-delà de cette période intermédiaire (1995-1999) soit environ 250 millions de m3/an alors que les Palestiniens n’utilisent actuellement que 190 millions de m3/an.

     

    5.       La situation sécuritaire sur le terrain pourrait menacer la gestion de la répartition de l’eau qui devient plus compliquée et risque de poser des problèmes, des désaccords ou des délais dans la réalisation des projets en cours. Mais globalement, il existe une coopération au quotidien entre les 2 parties comme le prévoit cet accord. Israël a même entrepris des sessions de formation en gestion de recyclage des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres.

     

    6.       C’est l’Autorité Palestinienne qui n’honore pas ses engagements de rechercher des sources d’eau alternatives, qui n’utilise que très peu les eaux recyclées à usage agricole ni même l’eau de dessalement. Des dizaines de forages ‘pirates’ mettent en danger les sources d’eau partagées par les parties concernées sans intervention de l’Autorité Palestinienne.

     


    Introduction

    1 - Le document Géopolitique de l’eau au Moyen-Orient (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4070.asp) publié par la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale est la parfaite illustration de la phrase d’un humoriste, « Il y a les petits mensonges, les gros mensonges, les très gros mensonges, enfin il y a les statistiques », et c’est une infamie. Ce document contient en effet de très nombreuses contre-vérités qui, si elles n'étaient pas rectifiées, altèreraient la vision de politique étrangère des lecteurs et des députés.

    A partir de certaines statistiques, le document tire des conclusions qui n'ont rien à voir avec les faits et toutes vont dans le même sens : délégitimer Israël et ignorer tout ce que ce pays fait pour le bien-être des populations palestiniennes. Certaines affirmations sont à la limite du racisme.

    2 - Le document, émanant de législateurs, fait très curieusement fi de la réalité sur le terrain ainsi que de toute base légale qu'il minimise sans arrêt, comme si le droit était une entrave au bien. On peut s'étonner que des députés, législateurs de la France, abordent le sujet sous cet angle. Le Rapport parle de « première appropriation » pour caractériser les revendications de droit des Israéliens. C’est tendancieux. Le droit appliqué en l’occurrence est celui qui régit les cours d’eau alimentés à partir de sources en dehors du territoire où ils s’écoulent. L’ensemble des rivières qui coulent vers la Méditerranée sur le territoire israélien dans la zone centrale ont leur source à l’intérieur des lignes d’armistice d’avant 1967, même si elles sont toutes alimentées par les nappes phréatiques de Samarie. Le droit d’Israël sur ces nappes est donc fondé sur le droit international

    3 - Le document est de piètre qualité et mélange des faits et des jugements idéologiques. Par exemple, que vient faire dans un document sur l'eau la négation de l'existence du peuple juif ?

    4 – Un adage dit « Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage ». Ce document en est une illustration. L’encadré numéro 3 est supposé résumer les principaux éléments. Mais les affirmations qui y sont présentées n'ont aucun rapport avec les faits. Il reprend sans discernement et sans aucune vérification les affirmations de la propagande arabe.

    Analyse

    1 - Le Rapport sur la Géopolitique de l’eau de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale (ci-après le Rapport) se réfère dans son introduction à la Convention des Nations-Unies de 1997 sur le droit relatif à l'utilisation des cours d'eau à des fins autres que la navigation. Cette convention rappelle aussi le droit des riverains de rivières entièrement dans le territoire d'un état, mais dont les eaux proviennent de nappes phréatiques qui sont à cheval sur plusieurs pays. C'est cette partie du droit qui s'applique aux relations entre Israël et l'Autorité palestinienne.

    Il y a eu peu de négociations globales de paix entre Israël et les Arabes palestiniens depuis le refus par l’Autorité palestinienne des propositions de Barak, et aucune de ces négociations n'a abouti. Par contre il existe des accords techniques entre Israël et l'Autorité Palestinienne. 

    Israël a présenté un projet d'exploitation des nappes qu'il met en pratique dans l'attente de négociations globales. Mais ses gouvernements successifs ont clairement affirmé qu'il s'agissait d'une position de départ dans les négociations, et que la position finale serait équitable envers toutes les populations, dans le cadre d'un accord de paix. Donc lorsque le document présente la position israélienne d'exploitation des nappes comme une volonté d'ignorer les besoins des Palestiniens et comme un abus de pouvoir de la part des Israéliens (page 20), c'est une imposture.

    2 - Le Rapport parle (page 5 du chapitre sur le Moyen-Orient, fin du 2ème paragraphe) de "catastrophe de la Mer Morte" illustrant l'importance "trop faible" accordée aux questions environnementales et de santé publique. 

    En dehors du fait que la soi-disant "catastrophe" n'est pas définie dans le Rapport, cette affirmation est fausse concernant Israël. Le Rapport passe sous silence les efforts considérables d'Israël en vue de sauvegarder la Mer Morte. Ce pays a renoncé à une partie de ses faibles ressources en eau de manière à réalimenter le Jourdain et limiter la perte de la Mer Morte. Un plan de sauvetage de la Mer Morte a été mis en place en 2011 et il est appliqué.

    L'ensemble du bassin du Jourdain, depuis la frontière nord d'Israël jusqu'à la Mer Morte est sous surveillance écologique permanente afin d'améliorer la qualité de ses eaux et de limiter les atteintes environnementales. Mais Israël n'est pas le seul acteur en la matière.

    3 - Au cours des siècles, des antijuifs ont usé et abusé du thème de l'eau détournée ou empoisonnée pour déchaîner des vagues d'antisémitisme meurtrier. Parler du premier sommet des états arabes de 1964 comme ayant pour objet de "réunir les Arabes contre le détournement des eaux du Jourdain par Israël" est un énorme abus de langage. Ce sommet avait pour but clairement énoncé de définir comment détruire Israël, Ce sommet arabe a alors décidé de reprendre le thème de l'eau en accusant Israël de détourner "l'eau des Arabes". Cette accusation est totalement infondée au regard du droit et de la réalité sur le terrain. Il est pour le moins surprenant qu'un rapport parlementaire français accorde du crédit aux conclusions de ce sommet et à la propagande qu'il a mise en place avec des relents antijuifs.

    4 - Dans le même paragraphe le Rapport accuse "l'esprit de l'Organisation Sioniste" avant la création de l'état de prévoir le futur état du peuple juif comme "devant inclure une partie du Liban, plus précisément le Litani". C'est une absurdité totale et un mensonge historique.

    Le mouvement sioniste, dès le départ, prévoyait uniquement la réappropriation par le peuple juif du territoire du royaume d'Israël. Les Hébreux avaient perdu la souveraineté sur ce territoire (le "pays d'Israël", en Hébreu Eretz Israel) suite à l'invasion romaine. La résistance des Hébreux ayant été l'une des plus acharnées qu'ils aient rencontrées, les Romains ont effacé le nom du pays d'Israël en le renommant "Palestine", nom qui a été repris par la suite par les Ottomans puis par les Anglais. Une minorité juive est restée sur place malgré les massacres par des envahisseurs successifs, notamment les Croisés. Avant la guerre de 1914-1918, ce territoire comprenait le plateau du Golan et une partie du sud Liban, qui furent ensuite cédés à la France dans les accords dits de Sykes-Picot. Comme le mouvement sioniste s'était allié aux Anglais durant la 1ère Guerre Mondiale, il a accepté la position anglaise. Mais peu après la guerre, l'Angleterre abandonna les promesses faites aux sionistes et se retourna contre eux, dès qu'elle n'eut plus besoin d'eux. Le sionisme politique, à travers ses organisations, n'a jamais exprimé les revendications qui lui sont attribuées dans le Rapport.

    5 - Le Rapport parle en plusieurs endroits des technologies de l’eau, mais il ne fait jamais état du fait qu'Israël transfère ses technologies aux Palestiniens et aux Jordaniens pour leur permettre une meilleure gestion de leurs ressources en eau. Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens manquent d'eau et, très tôt, une collaboration technique s'est instaurée pour gérer les maigres ressources. Grâce à cela, les Palestiniens exportent dans tout le monde arabe les technologies d'irrigation goutte-à-goutte développées par les Israéliens. Le Rapport ne fait jamais état du fait de cet apport israélien considérable.

    6 - Les normes appliquées en Israël, y compris aux eaux livrées aux Arabes palestiniens, sont comparables à celles pratiquées dans l'UE, les eaux étant traitées avant d'être mises en consommation. Là où il y a dégradation des nappes phréatiques, salinité élevée en particulier, elle résulte de la sécheresse et vient de ce que les palestiniens creusent des puits « pirates » sans l’accord de la commission mixte JWC (Joint Water Commission entre Palestiniens et Israéliens).

    Un plan de sauvegarde du Jourdain a été mis en place par Israël, en collaboration avec les Jordaniens et l'Autorité palestinienne, et il commence déjà à porter ses fruits. Israël par exemple a abandonné une partie de ses ressources pour permettre au Jourdain de revivre et ralentir ainsi la dégradation de la Mer Morte.

    Pourtant le Rapport affirme la dégradation de la qualité de l'eau des nappes phréatiques et du Jourdain (page 7, 2ème paragraphe). Selon quels critères ? Rien n'est mentionné, et le Rapport assimile qualité des eaux dans leur milieu naturel avec celle des eaux livrées à l'agriculture ou à la consommation humaine.

    Le Lac de Tibériade est l'une des principales ressources en eau potable d'Israël. Les Israéliens protègent donc ce lac : il est interdit d'y rejeter toute eau usée qui dégraderait la qualité des eaux. Le contrôle des eaux de ruissellement agricole est de plus en plus strict, et l'agriculture biologique est fortement encouragée pour éviter que pesticides et engrais ne polluent le lac. Les eaux usées même des petites localités sont collectées et traitées afin d'éviter toute pollution. La qualité de l'eau du lac est surveillée en permanence et le seul véritable danger aujourd'hui est l'augmentation de sa salinité à cause de la sécheresse.

    Pourtant, le Rapport prétend (page 8, avant dernier paragraphe) que "le Lac de Tibériade est utilisé par Israël pour déverser déchets et eaux industrielles". On se demande d'où viennent de telles affirmations et comment elles ont pu être introduites dans un rapport d'une Commission du Parlement.

    7 - Le Rapport mentionne abondamment les "Accords d'Oslo" (signés en 1993) et leur contenu concernant l'eau. Il faudrait rappeler que des conférences universitaires israélo-arabes avec forte participation d'universitaires arabes de Palestine ont élaboré des accords possibles impliquant une gestion conjointe et équitable, se sont tenues en 1991-92. Ces conclusions ont montré qu'un accord était possible et c'est ce qui a conduit aux négociations d'Oslo. Cette collaboration se poursuit depuis sur le terrain, et elle est beaucoup plus active et efficace que le Rapport ne le dit. Car parler du "nombre de projets" est trompeur. Il est bien plus important de parler du volume des projets qui aboutissent et des causes des rejets, qui sont toujours techniques et de viabilité.

    Ces accords ont toujours réservé une partie des nappes phréatiques à l'usage unique des Palestiniens. Ces accords ont intégralement été mis en œuvre.

    Pourtant le rapport parle d'"apartheid de l'eau", ce qui est mensonger et s'inscrit dans une grossière propagande anti-israélienne et antijuive.

    Pourquoi le Rapport ne fait-il pas mention des projets d'usine de traitement des eaux usées réalisés par les Israéliens et en collaboration entre municipalités israéliennes et palestiniennes ? Ces usines sont importantes pour toute la région.

    Pourquoi le Rapport ne signale-t-il pas que l’Autorité palestinienne n’a pas respecté les accords qu’elle avait signés (en 1995 puis en 1998) qui prévoyaient la création, avec les financements des pays donateurs, de stations de traitement des eaux usées ? Une seule station a été créée en plus de 16 ans. Pourquoi cette complaisance du rapport envers l'Autorité Palestinienne ?

    Pourquoi le Rapport ne mentionne-t-il pas que quand les Israéliens ont quitté la bande de Gaza, ils ont laissé en place une infrastructure hydrique importante en bon état de marche qui, au lieu d'être reprise par les autorités palestiniennes, a été entièrement détruite afin de récupérer les tuyaux pour en faire des qassams. Cela oblige aujourd’hui les Israéliens, pour raisons humanitaires, à livrer de l’eau potable à Gaza pour compenser les carences du Hamas.

    8 -  Le Rapport insiste, à juste titre, dans le chapitre d) Règlement global (page 21)  sur le fait qu'il est impossible d'isoler les dossiers, ce qui a été la position de toujours des gouvernements israéliens. Mais le Rapport est erroné quand il affirme que les "restrictions imposées par Israël rendent l'accès aux ressources en eau difficile aux Palestiniens". C’est l'Autorité Palestinienne qui a refusé le raccordement au réseau d'adduction d'eau israélien. Israël a installé des centaines de kilomètres de conduites d’eau raccordant des villages qui ne l’étaient pas avant 1967, ainsi que des piscines de stockage et décantation. Israël fournit des dizaines de millions de m3/an à partir de ses installations pour compenser leur manque à produire.

    Un nouvel accord dédié à l'eau serait utile pour tenir compte des évolutions, mais l'Autorité Palestinienne s'y refuse, mettant comme condition préalable un accord politique. Les Israéliens, eux, sont prêts à négocier un nouvel accord sur l'eau.

    Les remarques « politiques » du Rapport sur l’importance de l’eau dans le tracé de la barrière de sécurité ou concernant les fermes de Chebaa n’ont aucun sens si l’on regarde la carte des nappes phréatiques. Ce n’est pas la situation géographique de la nappe qui compte, mais les droits sur l’exploitation de celle-ci selon les critères définis dans les traités et par le droit international. Elles n’ont d’autre but que d’entériner la position palestinienne que la Cisjordanie doit être « Juden rein ».

    9 - CONCLUSION sur l'encadré n° 3

    Cet encadré est un pamphlet haineux contre Israël, et un document de propagande qui reprend les thèmes les plus extrêmes de la propagande arabe.  Il affirme, à tort et sans preuve, que les réserves d'eau de Gaza ont été ciblées lors des combats en 2008-2009 (Israël avait ciblé exclusivement les installations logistiques du Hamas et des autres mouvements terroristes, cachées dans des infrastructures civiles, logements, écoles, mosquées et bâtiments publics),

    Un citoyen français qui ferait confiance à ce rapport d'une Commission Parlementaire conclurait qu'Israël opprime ses voisins et les prive de leur eau ; il aurait de la compréhension pour ceux (le Hamas) qui parlent de détruire Israël. Mais aucune des accusations envers Israël de ce Rapport n'est fondée ! Les mots d'apartheid, de ségrégation raciale, de mépris sont des mots de haine justifiant la destruction d'Israël. La négation même de l'existence du peuple juif révèle les intentions réelles du rédacteur. Il rejoint le négationnisme officiel des dirigeants palestiniens qui nient tout rapport historique entre les Juifs et cette région, entre les Juifs et Jérusalem par exemple, alors que cette ville est la capitale historique du peuple juif et, depuis 3000 ans, n'a jamais été capitale pour un autre peuple.

    Comment une Commission du parlement français en arrive-t-elle là ? Pourquoi ce rapport parlementaire montre-t-il un si profond mépris pour les règles de droit ? Ainsi, le Rapport déplore que les puits "forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie soient systématiquement détruits par l'armée israélienne". Encore heureux que ce soit fait, sinon les nappes phréatiques de la région centrale seraient toutes dans un état pire que celles de Gaza où chacun peut creuser un puits sur son terrain sans contrôle. De plus c'est la loi locale (jordanienne et jamais supprimée par l'Autorité palestinienne) qui est ainsi mise en œuvre par les Israéliens. Seuls les puits autorisés par l'autorité de gestion des ressources en eau peuvent être construits. En France aussi il est interdit de forer des puits sauvages. Pourquoi ce parti-pris et cette malhonnêteté intellectuelle dans le texte d'une Commission Parlementaire française ? Qu'un représentant du peuple français ait pu, en notre nom, publier un texte aussi mensonger est une honte pour notre pays. Et son rejet par le Quai d'Orsay l’honorerait.

    Les thèmes antijuifs de la Ligue Arabe de 1964 sont présentés comme des faits. Chaque phrase de cet encadré mériterait une réfutation. Nous nous limiterons au dernier paragraphe. On y qualifie le comité conjoint (israélo-palestinien) sur l'eau de ne pas être un organisme de gestion partagée parce qu’il fonctionne "sur le mode du consensus". Imaginez ce qu’on en aurait dit s'il fonctionnait sur tout autre mode, qui donnerait nécessairement plus de poids aux Israéliens qu'aux Palestiniens, quel que soit le critère de répartition des voix choisi !

     

    Conclusion

    Le Proche-Orient est une région d'immigration intense. A peu près 80 % des Arabes et des Juifs qui résident en Israël et dans les Territoires Palestiniens sont des immigrés depuis 1870. Malgré les conflits, la région a connu un développement économique exceptionnel, notamment depuis 1948. L'eau étant une ressource vitale, les Israéliens ont plusieurs fois revu leur politique de développement pour ménager les ressources en eau de la région. Palestiniens, Israéliens et Jordaniens ont su mettre entre parenthèses leur conflit pour discuter de la sauvegarde et du partage de ces maigres ressources hydriques.

    Il aurait été possible de parler de l'eau au Proche-Orient en évitant tout discours de propagande. Mais le rapport n'évoque même pas ce contexte. C'est en fait un rapport à charge qui affirme qu'il y a une gestion catastrophique des effluents de la part des Israéliens, ce qui est totalement contraire à la réalité sur le terrain. En fait, la France aurait beaucoup à gagner à collaborer avec les Israéliens qui sont devenus des leaders sur les technologies de l’eau.

    La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995

     

    1.       Il s’agit d’un accord international signé – en plus d’Israël et de l’OLP – également par les USA, la Russie, la Jordanie, l’Egypte et l’UE.

     

    2.       De manière générale, Israël honore pleinement ses engagements conformément à cet accord et vend même de l’eau directement aux Palestiniens en plus grande quantité et  à moindre prix que ce qui est mentionné dans cet accord.

     

    4.       L’accord prévoit un calcul des quantités futures d’eau correspondant au besoin des Palestiniens au-delà de cette période intermédiaire (1995-1999) soit environ 250 millions de m3/an alors que les Palestiniens n’utilisent actuellement que 190 millions de m3/an.

     

    5.       La situation sécuritaire sur le terrain pourrait menacer la gestion de la répartition de l’eau qui devient plus compliquée et risque de poser des problèmes, des désaccords ou des délais dans la réalisation des projets en cours. Mais globalement, il existe une coopération au quotidien entre les 2 parties comme le prévoit cet accord. Israël a même entrepris des sessions de formation en gestion de recyclage des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres. Des municipalités israéliennes et palestiniennes ont construit ensemble des sites de traitement des eaux usées.

     

    6.       C’est l’Autorité Palestinienne qui n’honore pas ses engagements de rechercher des sources d’eau alternatives, qui n’utilise que très peu les eaux recyclées à usage agricole ni même l’eau de dessalement. Des dizaines de forages ‘pirates’ mettent en danger les sources d’eau partagées par les parties concernées sans intervention de l’Autorité Palestinienne.

     

    7.         Une solution à la carence en eau d'Israël, de la Jordanie et du futur état palestinien consisterait en un plan régional, dans un Moyen-Orient apaisé. En effet, le Liban, la Syrie et, plus loin, la Turquie disposent de ressources en eau considérables. Ils pourraient en vendre notamment aux Palestiniens. On peut s'étonner qu'un rapport de géopolitique du Parlement français n'ait pas envisagé cette option.

     

     

    Tout ceci est très bien illustré dans une étude universitaire produite en 2011 par l’Université Hébraïque de Jérusalem sous la direction du professeur H. GVIRTZMAN. En voici un résumé qui aurait enrichi le rapport parlementaire français et en aurait singulièrement modifié les conclusions.

     

     

    La Question de l’eau entre Israël et les Palestiniens

    Haïm Gvirtzman

    Institut des sciences de la terre – Université Hébraïque de Jérusalem

     

    Résumé

    La présente étude rapporte de façon exhaustive les données et détails sur les réalisations effectives des accords israélo-palestiniens sur l’eau.

    Ces données contredisent tous les reproches faits à Israël. Il n’y a, aujourd’hui pratiquement pas de différence entre la consommation par personne, en eau potable-naturelle entre israéliens et palestiniens. Le gap important qu’il y avait en 1967, s’est réduit au cours des 40 dernières années et est aujourd’hui très minime. La fourniture domestique en eau aux palestiniens est supérieure de façon significative à celle qui est considérée comme minimum par l’OMS. Israël a respecté toutes ses obligations contractuelles avec les palestiniens, ainsi que celles des besoins futurs définis selon les règles. En revanche les palestiniens ne respectent pas les accords en cela qu’ils ne réalisent pas les équipements de traitement des eaux usées (malgré les financements des pays donateurs). D’autre part ils creusent des puits « pirates » et se branchent sans autorisation au réseau israélien « Mekoroth ».

    D’après les lois internationales, les palestiniens n’ont aucune base pour leurs revendications. Premièrement les accords sur l’eau incombent à toutes les parties. D’autre part le droit d’antériorité sur l’aquifère montagneux existe bien avant la création de l’Etat. D’après ces accords, les palestiniens ne sont pas autorisés à augmenter leur pompage des aquifères utilisés par  Israël, avant d’avoir épuisé le pompage des nappes profondes de l’aquifère oriental.

    Les palestiniens doivent éviter le gaspillage de l’eau provenant des fuites dans les canalisations, utiliser l’eau d’arrosage avec parcimonie, traiter les eaux usées, et utiliser les eaux de source avant de demander à Israël des quantités d’eau supplémentaires. Tout cela découle des principes des lois internationales.

    Israël considère que l’utilisation de l’eau doit faire l’objet d’une entente et d’une collaboration mutuelle au lieu d’être la raison de conflits et de pressions. Selon les textes des accords signés avec les jordaniens en 1994, et avec les palestiniens en 1995, Israël veut arriver à un arrangement pratique et logique avec les palestiniens. En conséquence Israël recommande d’adopter un programme pratique qui règle rapidement, pour les deux parties les problèmes de manque d’eau actuel et futur.

    Ce rapport résume trois autres rapports plus détaillés de l’auteur à ce sujet.

     

     

    Introduction

    Les palestiniens prétendent qu’ils ont un droit total sur les sources d’eau naturelles, qu’ils souffrent d’un manque d’eau et qu’ils ont le droit international avec eux. En conséquence, ils réclament près de 400 Millions de m3 d’eau/an de l’aquifère montagneux, 200 Millions de m3 du système Jourdain-lac de Tibériade, et 100 Millions de m3 de l’aquifère côtier pour Gaza, c'est-à-dire près de 50% des disponibilités d’eau potable qui reviennent à Israël.

    Ce rapport répond aux prétentions des palestiniens, et présente les données réelles de fourniture d’eau.

    Ces données ont été autorisées à la publication par la direction des eaux à l’été 2009, après le changement de politique qui fut en vigueur pendant 15 ans et qui considérait ces données comme secrètes.

    Les données présentées réfutent les plaintes des palestiniens, montrent que les palestiniens n’ont aucune base à leurs prétentions, et qu’Israël a rempli tous ses engagements en la matière.

    La pénurie d’eau devrait faire en sorte qu’on passe d’un état de conflit à celui d’une coopération, pour autant que les parties ne procèdent pas systématiquement à des accusations infondées et qu’on se préoccupe de chercher des solutions pratiques et de technologie avancée. Ce rapport présente des solutions dans ce sens.

    La question de savoir si Israël devrait renoncer à ses droits aux sources montagneuses, et se concentrer sur le seul dessalement a été même étudiée et il en ressort que le coût considérable de cette solution, et les problèmes qu’elle soutend fait qu’elle n’a pas été retenue.

     

    Développement d’installation de fourniture d’eau

     

    Fourniture d’eau en Judée Samarie sous le régime Jordanien

    De 1948 à 1967, sous administration jordanienne, la fourniture d’eau provenait de sources d’eau. Dans la réserve orientale, il y avait trois sources d’eau pour l’agriculture, (Wadi Kalat, Wadi Oudjia et Wadi Pri’a), et dans la région montagneuse il y avait 3 aqueducs romains pour la fourniture des villages (Une pour Sichem et 2 pour Jérusalem). Ces sources livraient près de 18 Millions de m3/an. De plus les palestiniens utilisaient près de 200 petites sources et les eaux de pluie qui remplissaient les puits, lesquels fournissaient près de 5 Millions de m3/an dans les bonnes années.

     

    La fourniture d’eau en Judée Samarie

     

    1°) Entre 1948 et 1967, c'est-à-dire sous administration jordanienne, la Judée Samarie disposait de près de 65 Millions de m3/an d’eau, distribués par un réseau très ancien dont une partie datait de l’époque romaine, et seuls 4 points de peuplement sur 700 étaient raccordés à ce réseau.

    2°) A partir de 1967, sous administration israélienne, la fourniture d’eau a été augmentée de 50% en 5 ans grâce au creusement de nouveaux puits, à la création d’un nouveau réseau de distribution, atteignant la majeure partie des villages.

    3°) Au cours des années 1970-1980, période au cours de laquelle des villages israéliens ont été établis en Judée Samarie, des villages palestiniens voisins ont été raccordés au réseau israélien, augmentant ainsi de façon significative le niveau de vie de ces villageois.

    4°) Entre 1980 et 1995, date de la signature des accords d’Oslo, la fourniture d’eau aux palestiniens a été doublée, passant de 65 Millions de m3 à plus de 120 Millions/an.

    5°) De 1995 à 2008 cette fourniture est passée de 120 Millions à 200 Millions de m3.

    6°) Selon les propres conclusions de la Société d’hydrologie palestinienne, le nombre de points de peuplement raccordés en 2004 était de 643 sur 708, regroupant plus de 97% de la population.

    7°) Le réseau de distribution d’eau en Judée Samarie est meilleur que celui de la plupart des pays voisins. (A Amman et à Damas la fourniture d’eau ne serait disponible que 2 jours par semaine !!!)

     

    Les accords Israélo-palestiniens

     

    A Gaza : En 1994, à l’occasion des accords Gaza Jéricho, la responsabilité de la fourniture d’eau a été transférée aux palestiniens.

    En 1995, un accord a été signé pour transférer aux palestiniens 5 Millions de m3 supplémentaires.

    En 2005, à l’occasion du retrait des israéliens de Gaza, le réseau de distribution du Goush Katif est passé sous responsabilité palestinienne.

     

    En Judée Samarie : En 1995, à l’occasion des accords d’Oslo, il a été décidé et mis en pratique, même au cours des périodes les plus difficiles (Intifadas) :

    Que les besoins des palestiniens seraient augmentés de 70 à 80 Millions de m3, dont 28,6 Millions comprenant les 5 Millions à Gaza seraient fournis sur les réserves israéliennes, le solde étant pompé sur l’aquifère oriental.

    Que l’exploitation du réseau serait faite selon les règles de l’art, comprenant le traitement des eaux usées et les précautions contre la pollution des puits.

    Afin de réaliser ces projets, un groupe de travail conjoint (JWC) a été constitué. A ce groupe ont été adjoints 4 sous-groupes

    + Sous-groupe Hydrologie qui s’occupe du percement de nouveaux puits. Ce groupe a autorisé le percement de 70 nouveaux puits dont seule la moitié a été réalisée.

    + Sous-groupe Engineering qui s’occupe de la pose de conduites d’eau qui a réalisé plusieurs centaines de km de tuyauterie, la création de plusieurs piscines de stockage, et plusieurs stations de pompage.

    + Sous-groupe rejets et traitement des eaux : contrairement aux autres groupes de travail celle-ci a souffert de conflits politiques qui ont empêché l’installation de stations de traitement.  A ce jour une seule station de traitement a été construite.

    + Sous-groupe économique 

    La plupart de ces projets sont financés par des pays donateurs sous condition d’acceptation du projet par les groupes de travail.

    Depuis 1995, et selon les accords signés à cette date, les installations palestiniennes sont gérées par l’Autorité palestinienne et celles des villages israéliens par Israël. Les villages israéliens qui étaient raccordés au réseau palestinien ont été débranchés et raccordés au réseau israélien.

    Concernant les quantités fournies par Israël aux palestiniens les relevés de compteurs sont faits mensuellement et les factures établies en conséquence.

    De fait, tous les objectifs fixés pour la partie israélienne ont été réalisés et en 2008 la fourniture d’eau aux palestiniens a dépassé le chiffre des 200 Millions de m3.

     

    Violations des accords par les palestiniens.

    En violation des accords de 1995, les palestiniens creusent des puits « pirates », sans autorisation de la commission mixte, dans les aquifères Nord et Ouest, dans les régions de Jénine Kalkilya et Tulkarem. Près de 250 puits ont été creusés, puisant près de 10 Millions de m3 réduisant d’autant les disponibilités pour Israël.

    D’autre part les palestiniens se raccordent illégalement au réseau israélien de Mékoroth, pour l’arrosage des champs, en particulier dans les villages de Sa’ir et Visouah. On estime les « vols » ainsi pratiqués à près de 5 Millions de m3.

     

    La fourniture d’eau aux palestiniens

    La fourniture globale par tête d’habitant : Les palestiniens prétendent que la fourniture moyenne d’eau par tête d’habitant qui leur est réservée est quatre fois inférieure à celle fournie aux israéliens. Les chiffres démentent cette plainte (voir tableau 1). Ce tableau reprend les fournitures en eau potable naturelle qui sont l’objet de cette plainte. En 1967, c'est-à-dire avant qu’Israël n’occupe la Judée Samarie les chiffres étaient de 508m3/israélien contre 98m3/palestinien. En 2006 ce « gap » n’est plus que de 170 contre 129 m3. Ceci est dû au fait que d’une part les israéliens ont eu recours à d’autres sources (dessalement, traitement des eaux usées) et que d’autre part les installations de pompage ont été considérablement améliorées pour les palestiniens.

    Les projets en cours réduiront le gap dans le futur proche, passant à 150 m3 / Israélien contre 140 m3/ Arabe palestinien et ce malgré la croissance démographique.

    Il est intéressant de remarquer que la dépendance des Israéliens vis-à-vis des eaux potables naturelles est la plus faible de la région : 150 / Israélien contre 172 / Jordanien, 732 / Egyptien, 861 / Syrien et 949 / Libanais.

     

    La fourniture domestique par habitant

    Les Arabes palestiniens disposent pour leurs besoins domestiques de 82 Millions de m3 d’eau, soit 58m3/tête d’habitant, mais du fait que 33% de cette eau est perdue par fuites dans les tuyauteries en mauvais état, la quantité effectivement reçue est de 39m3/habitant, supérieure au minimum fixé par l’OMS qui est de 36,5m3/an /habitant (100l/j).

    De leur côté les Israéliens reçoivent 84m3/habitant comprenant 11% de pertes.

     

    Les stations de pompage

    Les besoins en eau des palestiniens en 2006 étaient donc de 178Millionsde m3/an dont 82 Millions pour les besoins domestiques et 96 Millions pour l’agriculture.

    • Les 82 Millions domestiques sont fournis à hauteur de 42 Millions par les installations palestiniennes, et 40 Millions par les installations israéliennes
    • Les 96 Millions pour l’agriculture sont fournis à hauteur de 90 Millions par les installations palestiniennes et 6 Millions par les installations israéliennes. Ces chiffres ne comprennent ni les puits « pirates », ni les raccordements illicites.

     

    Les stations de pompage sont réparties en quatre catégories :

    • Les stations israéliennes pour les besoins domestiques : Elles sont au nombre de 6, basées à l’Ouest de la ligne verte (en Israël) et sont gérées par la Société Mekorot qui fournit les villages israéliens et les villages palestiniens voisins.
    • Les stations palestiniennes pour les besoins domestiques : Elles sont gérées par l’Autorité palestinienne, basées essentiellement sur des sources ou des puits. Les investissements de développement n’ayant pas été réalisés, c’est le réseau israélien qui fournit le déficit en eau domestique.
    • Les stations israéliennes pour l’agriculture : Elles se trouvent dans la vallée du Jourdain et sont gérées par Mekorot. Ce sont des eaux de puits locaux, qui fournissent également et partiellement l’agriculture palestinienne.
    • Les stations palestiniennes pour l’agriculture : On ne peut pas à proprement parler de stations, s’agissant de puits locaux non raccordés à un réseau de distribution, ou à des piscines de stockage.

     

    Ces informations sont détaillées dans les tableaux suivants :

    Le tableau 1 donne l’évolution entre 1967 et 2006 des populations israéliennes et palestiniennes ainsi que leurs consommations en eau potable naturelle. On voit que les fournitures en eau aux palestiniens sont passées de 65 Millions de m3 à 180 Millions et que la consommation par habitant a augmenté de près de 40% malgré le doublement de la population.

     

                                           Israéliens                      Palestiniens en Judée Samarie                        

    Année

    Population

    Millions m3/an

    m3/hab

    Population

    Millions m3/an

    m3/hab

    1967

    2776000

    1411

    508

    700000

    65

    93

    2006

    7117000

    1211

    170

    1400000

    180

    129

     

     

    Le tableau 2 donne le détail des installations en Judée Samarie gérées par les israéliens et celles gérées par les palestiniens, les quantités d’eau pompées par ces stations et leurs répartitions entre fournitures aux israéliens et fournitures aux palestiniens.

    On y voit en particulier les quantités fournies aux palestiniens par les stations de pompage israéliennes

     

    Catégorie

    Installations

    Millionsm3/an

    Dont aux Palestiniens

    Installations israéliennes pour besoins domestiques

    Samarie Nord

    Samarie Centre

    Binyamin Ouest

    Banlieue Jérusalem

    Etzion Judée

    Mont Hermon Sud

    Total

    1

    14

    6

    23

    20

    1

     

    65

    0,5

    6

    2

    16

    15

    0,5

     

    40

    Installations palestiniennes pour besoins domestiques

    Djenine

    Sichem

    Ramallah

    Beith Lehem

    Total

    4

    10

    13

    23

    50

     

    +2 de Samarie centre

    +10 de banlieue Jéru

    +13 de Etzion Judée

    +26 d’Israël

    Installations israéliennes pour agriculture

    Mehoula

    Vallée Jourdain

    Sources

    Total

    7

    21

    1

    29

    5

    1

     

    6

    Installations palestiniennes pour agriculture

    Djenine

    Tulkarem

    Kalkilya

    Gyphtalique ?

    Oudja

    Jericho

    Total

    16
    21
    20

    21

    14

    15

    107

     

    Dont 8 Domestique

    Dont 5 Domestique

     

     

    Dont 4 Domestique

     

     

    Le graphique 3 donne l’évolution année par année, entre 1995 et 2006, des fournitures d’eau aux palestiniens et aux israéliens, à partir des installations israéliennes de la vallée du Jourdain et des sources de montagne de Judée Samarie. On y voit que les installations israéliennes (sans compter les installations palestiniennes) fournissent en 2006 presque autant d’eau aux Palestiniens qu’aux Israéliens, et ce du fait que les installations palestiniennes ne sont pas capables de satisfaire leurs besoins par manque d’investissements et ce malgré le financement des pays donateurs.

     

    « l'eau tombe sur la montagne, de notre côté et elle est donc à nous. Elle s'écoule ensuite du côté israélien, mais elle est à nous quand même.

    -         les Israéliens nous interdisent de prendre de l'eau, c'est "l'apartheid". »

    Bien sur, la réalité est l'inverse. Mais c'est parce qu'ils sont confinés dans le rôle du gendarme que les Israéliens s'exposent à la propagande de l'AP qui justifie ainsi sa propre incurie. 

     

    3.  Le problème de l'eau doit être résolu dans le cadre du Proche Orient tout entier et pas seulement dans des négociations à deux.

    Il n'y a pas de raison qu'Israël prenne en charge seul les problèmes de l'eau des Arabes palestiniens, c'est comme si les Israéliens en étaient seuls responsables. C'est l'image qui reste dans le débat international. Quand les Israéliens agissent de manière responsable et font ce qui a été convenu pour approvisionner en eau les Arabes palestiniens, voire plus encore, cela a l'effet inverse sur l'opinion occidentale : les médias entendent qu'Israël est responsable de la carence d'eau des Arabes palestiniens.

     

    L'analyse focalise le débat de l'eau sur tout ce que les Israéliens font ou ne font pas pour les Palestiniens.  Mais la réalité de la situation, c'est que le problème de l'eau en Israël - Territoires - Jordanie ne pourra pas être réglé de manière durable par ces trois partenaires seuls : ils manquent tous d'eau, alors que le Liban, la Turquie la Syrie et même l’Arabie Saoudite à partir de ses usines de dessalement de l’eau de mer pourraient les approvisionner. 

     


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