• Cela fait au moins deux ans, peut-être trois, que j’exprime ici ou là qu’Israël n’a rien à craindre du Président Poutine, et presqu’autant de temps que j’ai envie d’ajouter « bien au contraire ».

    Les faits m’ont donné raison à plusieurs reprises déjà :

    A chacun de ses nombreux déplacements à Moscou, Benyamin Netanyahu a, de façon ostensible, été plus chaleureusement accueilli que Monsieur Hollande.

    Il y eut un certain nombre de signes indiquant la considération du président russe pour Israël, il y eut aussi des signes carrément amicaux.

    Défendant ce point de vue, la plupart du temps sur Facebook, des amis m’opposaient leur suspicion, voire leur rejet catégorique d’un véritable tyran, à leurs yeux.

    Certains de leurs arguments – souvent les mêmes d’ailleurs – étaient pour dire que Poutine est un malin qui voit d’abord l’intérêt de son pays, parfois l’on évoquait chez lui un esprit machiavélique…

    Qu’il voit d’abord l’intérêt de son pays… Mais n’est-ce pas normal pour un responsable politique de ce niveau ? J’y reviendrai.

    Que ce monsieur ne soit pas un saint, c’est à mon avis heureux. La Russie, exsangue après plus de soixante-dix ans de bolchévisme et une pérestroïka sans doute prometteuse mais qui n’a fait que libérer des factions mafieuses, le tout aggravé par la présidence d’un alcoolique notoire (Boris Eltsine), n’a certainement pas besoin, pour se relever de ces décennies de malheurs, d’un démocrate pur jus.

    Concernant Israël et, plus généralement, les Juifs, ce très méchant Vladimir a été choyé, dans ses tendres années, par son professeur d’allemand, une femme juive, ce dont tout le monde sait qu’il conserve un souvenir et une reconnaissance. (Lors d’une de ses visite en Israël, il a voulu la rencontrer et, ayant constaté la pauvreté de son logis, lui a offert un très bel appartement). Il n’est donc pas surprenant que sa relation aux juifs soit un peu spéciale.

    Mais revenons sur du plus sérieux, du moins affectif… Car, oui, Monsieur Poutine travaille d’abord aux intérêts de son pays. Et Monsieur Poutine a bien raison.

    Simplement, il le fait de manière intelligente…

    Qu’a-t-il pu donc voir en Israël que l’Europe ni le pire Potus ayant jamais occupé la Maison Blanche n’a su ou voulu voir ?

    Que les israéliens aiment leur pays et en sont fiers, dans une écrasante majorité ;

    Que donc ils sont décidés, de façon acharnée voir irrédentiste, à le défendre quitte à payer le prix de leur sang. Pour un patriote – on me pardonnera ce vilain mot passé de mode – tel que M. Poutine, cela inspire le respect.

    Qu’Israël, en raison de ses innovations dans une quantité de domaines, a acquis des savoir-faire dont il serait stupide de se priver.

    Je peux citer deux ou trois, voire plus, petites choses – oh ! des petits riens – qui ont sans doute retenu l’attention de notre Vladimir…

    Le Japon qui confie à notre pays la réhabilitation de la zone de Fukushima ; L’Inde, qui devient un de nos alliés, qui nous confie – (entre autres choses) – la tâche de rendre le Gange, leur fleuve sacré, propre et charriant des eaux pures ; la Chine, qui nous demande de mettre en place chez elle un pôle d’innovations ; Je pourrais ajouter bien d’autres projets pilotes qu’Israël mène en partenariat dans des pays d’Afrique et d’Amérique latine pour aider au développement des pays concernés…

    En somme, qu’a fait M. Poutine en se rapprochant de nous ?

    Simplement, il a agi de façon intelligente pour son pays, car il a constaté et intégré ce fait que devrait savoir n’importe quel utilisateur de PC ou de téléphone portable : Israël innove sans cesse, dans pratiquement tous les domaines. Pourquoi la Russie se priverait-elle de ce que nous serions heureux de partager avec le monde entier, et que nous partageons déjà avec l’Inde, le Japon, la Chine bientôt, des pays d’Afrique et d’Amérique du sud – et bien sûr les États-Unis (ce n’est pas pour rien qu’ils financent certaines de nos trouvailles) – et encore, et même, des pays arabes qui préfèrent que cela se fasse de façon discrète ?  

    Un petit dernier mot pour ceux qui ont été choqués que la Russie vote contre nous cette ignoble résolution à l’UNESCO.

    Ben oui, mais ça, c’est plutôt un coup de maître… Parce que sans la Russie, l’Iran est mort. Et je gage que celle-là saura tenir celle-ci en laisse.

    De la part de la Russie, c’est un vote classique. De la part de l’Europe, c’était une ignominie…

    Et maintenant ?

    - Eh bien maintenant nous allons attendre tranquillement le résultat de l’élection américaine de novembre prochain.

    Que Donald Trump l’emporte, et nous aurons une belle troïka, Bibi/Donald/Vladimir…

     

    Que la dés-hilarante Hillary l’emporte… Eh bien peut-être que, dans dix ans, notre force aérienne s’enrichira de quelques dizaines de Shukoï de la dernière génération… 

     

    Nota bene: Le présent article est libre de reproduction à condition qu'elle soit intégrale et que la source soit mentionnée.


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