• Nous le savions, peut-être pas tous, mais un certain nombre d'entre nous.

    Un juif, victime de persécution, on aime bien – mais pas en trop grand nombre, excès en tout est un défaut, comme disait mon papa – mais un israélien qui se bat pour son pays, c'est douteux.

    Le doute est levé quand l'israélien gagne. A ce moment-là, il devient intolérable.

    C'est le message qu'Arte nous a servi hier soir 18 novembre avec son documentaire sur la guerre des six jours.

    Et de façon très habile.

    Franchement, si je n'avais pas vécu cette période, si je n'étais pas personnellement concerné par ce qui se passe dans un de mes deux pays – oui, j'avoue ! – si j'étais un "français pur race" de 30 ans sans culture historique, j'aurais compris en regardant cette émission qu'Israël est un pays franchement immonde.

    Mais regardons d'un peu plus près cette émission.

    Dans la première partie, Gamal Abdel Nasser nous est dépeint comme plutôt gentil, un joueur d'échec qui ne s'occupe pas des affaires militaires. Cette image perdurera tout au long du film.

    Il voulait juste fédérer la nation arabe. C'était un héros de la nation arabe. Tous les peuples arabes l'aimaient comme un père, celui qui allait leur rendre leur fierté à tous.

    Ensuite, on nous présente Levy Eshkol, le premier ministre d'Israël. Il est de gauche et sympa, il ne veut pas la guerre.

    A un moment où les israéliens flippent comme des malades en voyant la haine que charrient les manifestations des foules arabes, les caricatures de juifs véhiculées par la presse écrite et télévisuelle, le pauvre Eshkol se prend à bégayer pendant un discours au pays, et apparaît comme peu sûr de lui.

    Le documentaire ne comprend pas comment un simple bégaiement a pu ainsi inquiéter la population d'Israël. C'est vrai que les israéliens sont assez nuls. En France, on prétend que Madame Royal a perdu l'élection de 2007 a cause d'un mot de travers, bravitude, mais en Israël et sous une énorme pression, il ne faut pas s'inquiéter quand le chef du gouvernement semble avoir lui-même peur de ce qui se passe.

    Nasser positionne ses armées dans le Sinaï, après avoir prié les casques bleus de l'O.N.U. de dégager, puis, pour augmenter la pression, ferme le détroit de Tiran à la navigation israélienne.

    Tout cela au fond, nous explique-t-on, n'est pas bien grave. Il n'y avait pas là matière à faire la guerre.

    Pauvre Nasser, pauvre joueur d'échec qui se fie à son chef d'Etat-major qui déclare que l'armée égyptienne est fin prête et annonce au général des casques bleus "La prochaine fois que nous nous verrons, ce sera pour prendre un verre à Tel-Aviv".

    Et ces méchants généraux israéliens –pardon, sionistes- qui savent, eux, que l'armée d'Israël est plus forte et ont l'outrecuidance de ne pas le crier sur les toits. Ca, c'est vraiment vicieux de chez vicieux.

    S'ils avaient été honnêtes, ils seraient allés au Caire, auraient eu la courtoisie de solliciter une entrevue auprès du Raïs, auquel ils auraient montré leur plan machiavélique pour détruire en quelques heures l'aviation de l'Egypte.

    Comme ce sont des gens sans foi ni loi, ils sont restés coi. Et savez-vous au nom de quoi ils sont restés coi ?

    Au nom du secret militaire. Quelle mauvaise foi, n'est-ce pas ?

    En France, nous avons eu quelqu'un qui, en 1870, déclara triomphalement "il ne manque pas à nos soldats un seul bouton de guêtre !"

    Les allemands eurent la méchanceté de ne pas nous dire que leur armée était plus prête que la nôtre.

    Différence cependant de taille, la dépêche d'Ems qui est à l'origine de la guerre de 1870 est le fait des allemands – qui voulaient la guerre et l'ont gagnée – alors que la guerre des six jours est provoquée par les actions du dirigeant de l'Egypte, qui la perd.

    A un moment, court flashback sur la guerre du Sinaï, celle de 1956. Pas un mot sur ses origines. On comprend à regarder l'émission pourquoi la Grande-Bretagne et la France se sont lancées dans cette opération, mais nulle part le téléspectateur ne voit pourquoi Israël a envahi le Sinaï. Comme il n'est rien dit des infiltrations régulières de fédayins venant du Sinaï pour causer du tort aux biens ou aux personnes en Israël, on ne peut que penser que la guerre du Sinaï de 1956, c'était juste pour embêter les égyptiens.

    Puis, vient le coup du "coup d'état des généraux". Que Lévy Eshkol ait subi des pressions, de la rue israélienne et de députés de la Knesset, ainsi que des généraux, cela évident. Mais ces pressions étaient parfaitement normales et résultaient des coups de force de Nasser et de l'amiral Amer.  

    Mais parler de coup d'état, ça, c'est amusant.

    Bien évidemment, le reportage nous dit deux ou trois petites choses qui vont à l'encontre d'un parti pris pro-arabe trop évident. Ainsi, tout à la fin, a-t-on l'opinion d'un journaliste syrien qui déclare (de mémoire, donc ce n'est pas une citation mot-à-mot) que dans n'importe quel Etat (normal), une telle défaite aurait conduit à la chute du gouvernement, mais que, dans les pays arabes, le seul but d'un gouvernement est de rester en place.

    D'autres choses sont choquantes, c'est le casting : on prend majoritairement des gens qui sont, en Israël, très critiques à l'endroit de la politique de leur pays, de l'autre côté, des gens qui présentent bien et arrondissent les angles.

    Je ne crois pas à une armée sans faute. Je pense que dans une situation de guerre, les repères que nous avons dans le civil n'ont plus cours.

    Mais ce reportage m'a confirmé dans une idée, une perception des choses :

    Arte, c'est une chaine qui adore les juifs persécutés, nous le voyons à travers sa programmation. La Liste de Schindler, et avant-hier, Le Commissariat. Entre les deux, tant d'autres films, qui gavent certains…

    Mais, dès lors que des juifs israéliens (de méchants sionistes, des sionistes méchants) usent de leur armée et, de surcroit, sont victorieux, alors çà, ça ne passe plus.

    Jérusalem devient alors dans le reportage une ville arabe (Ah bon ?! quand ?!), et on n'évoque même pas le siège de la Jérusalem juive, en 1948.

    Bon, ce soir, j'en ai un peux assez ! Tout cela me fatigue, j'éditerai peut-être cet article demain en fonction de vos réactions.

    Question : Israël a-t-elle le droit de vivre ?


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  • Au sujet d'Israël, une question vient immédiatement à l'esprit de toute personne douée du simple bon sens :

    Pourquoi donc un Etat juif ?

    La première réponse qui vient immédiatement à l'esprit de toute personne douée du simple bon sens, c'est que puisqu'il y a un peuple juif, pourquoi n'aurait-il pas un état.

    C'est une réponse stupide.

    Car il existe une quantité de peuples qui n'ont pas d'Etat.

    Des Kurdes aux amérindiens en passant par les Basques et les Patagonais, ces peuples sont nombreux qui n'ont pas leur Etat.

    D'autre part, chacun sait qu'après tout, l'idée même de "peuple juif" est incertaine. C'est en tout cas la thèse de Shlomo Sand. Je ne répondrai pas à cette thèse plutôt loufoque, parce que d'autres l'ont fait, qui sont nombreux. Parmi tant d'autres, je vous suggère un petit détour par là.

    Peut-être alors avancerez-vous l'idée que cet Etat fut promis aux juifs par la déclaration Balfour ?

    Vous vous tromperiez encore.

    D'abord, un premier ministre de la seule Grande-Bretagne était-il fondé à décider tout seul du destin d'une région qui n'appartenait pas au Royaume-Uni ? Assurément non.

    Ensuite, comme le souligne parfaitement Arnold Lagémi ici, il ne s'agissait pas d'un Etat juif, mais seulement d'un "Foyer National Juif", ce qui est toute autre chose.

    Vous allez donc vous retrancher, pour légitimer cet Etat, derrière la résolution 181 du 29 novembre 1947, de l'Organisation des Nations Unies. Désolé de n'avoir à vous proposer à ce sujet que l'article de Wikipédia, encyclopédie qui a ses détracteurs…

    Je vais peut-être vous surprendre, mais à mes yeux, cette résolution n'a pas une grande importance. Je sais bien que, régulièrement, les diplomaties (un certain nombre des diplomaties) éprouvent comme le besoin de rappeler qu'au titre de ladite résolution, Israël est un Etat légitime. Y compris la diplomatie israélienne, et je trouve cela dommage.

    Comme si Israël tenait sa légitimité d'une résolution des Nations Unies[1].

    C'est oublier un peu que cette résolution est le résultat d'une lutte acharnée des juifs de ce qu'on appelait alors pudiquement "Palestine", alliés à de nombreux autres de la diaspora, contre la puissance mandataire, laquelle remit, de guerre lasse, son mandat à l'O.N.U.

    D'ailleurs, le plan de partage ne fut jamais appliqué, car si les dirigeants du Yishouv l'avaient accepté, les Etats arabes, eux, l'avaient rejeté.

    S'ensuivirent donc une série de conflits, de plus ou moins grande importance. Selon ma façon de voir, les plus importants furent la guerre d'indépendance de 1948, celle de 1956 (parce qu'elle fut une sorte de répétition générale de la suivante), celle des six jours (parce qu'elle modifie à nouveau les frontières) et celle du Kippour (parce qu'elle confirme la capacité d'Israël à conserver ces frontières et qu'elle débouche sur le traité de paix avec l'Egypte).

    Je vais me livrer à une petite digression.

    On peut supposer que, si l'O.N.U. n'avait consenti aux juifs que l'actuel territoire de Gaza, l'Histoire n'aurait été que légèrement différente. Les dirigeants du Yishouv auraient accepté ce deal, les Etats arabes l'auraient refusé.

    Le déroulement des guerres qui se seraient ensuivies n'aurait pas été le même, mais le résultat ne serait sans doute pas très différent de celui que nous connaissons aujourd'hui.

    Parce que cet Etat juif aujourd'hui vilipendé a toujours été dans une dynamique de construction, c'est bien ce qui fait une de ses spécificités, et c'est ce qui fait défaut à ses adversaires.

    Pour conclure, je voudrais ajouter une chose. La souveraineté d'un Etat est totale ou elle n'est pas.

    Israël est un Etat juif parce que, de manière souveraine, il se définit comme tel.

    Il n'y a pas à chercher le pourquoi du comment. C'est comme ça !

    Le jour où ses ennemis accepteront de prendre en compte cela comme une simple donnée du problème, une paix deviendra possible.

    Je ne suis pas certain de voir cette paix.



    [1] Cet article du Wiki est néanmoins intéressant parce qu'on y voit les frontières du plan de partage de 1947.


    2 commentaires
  • J'ai lu ce matin, sur un site allié où j'ai quelques amis, un commentaire qui s'offusquait du billet d'un certain Arnold Lagémi, mis en ligne sur http://www.terredisrael.com/

    Voici la teneur dudit commentaire :

         "Lu sur blog terre d’Israël :

    "Chacun sait le risque que représentent en Israël et ailleurs les sectes missionnaires chrétiennes.

    Ils opèrent discrètement, dissimulent leur identité et ne se révèlent qu’une fois persuadés que leur proie est prête à franchir le pas.

    Ce débat comptera parmi ses mérites d’avoir révélé et confirmé que les islamistes ne sont pas les seuls à pouvoir s’immiscer dans nos échanges. Les missionnaires
    chrétiens aussi ! Ces individus utiliseront un pseudo juif, tromperont votre vigilance, et, de commentaire en commentaire gagneront votre confiance. Le
    risque d’être abusé existe et nos vieux ennemis n’ont pas renoncé à leur ambition de convertir Israël.

    D’une manière générale, méfiez vous de toute référence à la bible, rédigée sous forme de prière qui n’est pas habituelle chez les Juifs. Les sectes recourent
    fréquemment à la prière, même dans un texte dont le sujet n’a rien à voir avec la prière.

    N’hésitez pas à signaler à la direction du site toute attitude qui éveillera votre méfiance.

    Arnold Lagémi"

    Non mais ! Désolée mais là je dois le dire, ce texte est mensonger ; blessant, fâchant…d’abord, les chrétiens ne se cachent pas derrière un pseudo juif, ni ne cache leur identité aux juifs. Je suis très déçue de la façon dont ce type nous décrit ici… Vraiment je suis heureuse de savoir qu’heureusement les juifs ne repoussent pas tous les seuls amis véritables qu’ils leur restent… car il ne leur en reste pas beaucoup. Il serait fort dommage, que certains juifs, poussent les derniers véritables amis des juifs à se retrancher… Laissez-moi vous dire que les gens chrétiens qui ont sauvé des juifs à la 2e guerre mondiale au péril de leur vie, ne l’ont sûrement pas fait par intérêt de conversion ! Complètement aberrant ce genre de suspicion…
    Ni les chrétiens qui passent leur temps à défendre Israël et les juifs sur les blogs, à se faire insulter, ne le font non plus par intérêt. Bien au contraire, ils sont détestés, on les assimile à des terroristes …

    Désolée, mais là je devais le dire !"

    Le texte mis en cause et reproduit ci-dessus en italique est consultable ici :

    http://www.terredisrael.com/wordpress/?tag=arnold-lagemi

    Et j'ai le regret de le dire à cette personne qui exprime sa déception plusieurs choses :

    Pour commencer "cool", je comprends sa déception et tout ce que j'ai pu lire sous sa plume me confirme qu'elle est une réelle sympathisante d'Israël et du peuple juif. En retour, elle a ma sympathie aussi sincère que la sienne.

    Mais je suis fondamentalement d'accord avec Arnold Lagémi.

    Il me faut dire pourquoi.

    Je pense que, parce que c'est dans mon caractère, j'aurais simplement été peut-être plus diplomate, que j'aurais parlé de certains, sans généraliser. Pour éviter toute polémique, j'aurais peut-être devancé votre argument des juifs sauvés par les Chrétiens lors de la Shoah.

    Mais sur le fond, je suis d'accord avec lui.

    Pour être complet, je vais tenter de mettre en ligne la vidéo que nous propose un autre intervenant qui répond à votre commentaire en allant dans votre sens (résultat incertain, si ça ne marche pas ce sera seulement le lien).

    Vidéo :

     http://www.youtube.com/watch?v=Bhs_VF6Xp90

    Que dit cette vidéo ?

    D'une part que beaucoup de juifs israéliens se convertissent à un nouveau courant Chrétien, l'Evangélisme.

    Ensuite, qu'il n'est pas juste qu'ils soient regardés de travers, parce que, quand même, ils font leur service militaire comme tout le monde, certains même dans des unités d'élite.

    Kol 'a kavod !

    Mais ils sont dans ce cas israéliens, ni juifs, ni évangélistes, simplement des citoyens israéliens qui défendent bravement leur pays. Qu'ils soient athées, falashas, druzes volontaires – voire arabes israéliens volontaires, j'ai déjà dit qu'il y en a – n'a strictement aucune importance.

    Ce qu'on voit ensuite dans cette vidéo, c'est que certains ne veulent pas dire à leurs parents ou grands-parents qu'ils ont quitté le judaïsme. C'est pathétique, c'est un peu triste, mais le drame est à venir.

    On assiste ensuite à une scène qui m'a franchement affligé, une sorte de transe collective avec des bambins qui semblent bien s'amuser et une foule qui scande "Yoshua ! Yoshua !". Et là j'ai peur.

    Avez-vous assisté à une Bar-mitsva, ou une Bat-mitzvah (pour les filles, chez les libéraux) ?

    Vous n'y verriez pas ce spectacle, cette mise en scène à l'américaine (j'ai des amis américains).

    Vous y verriez, dans un silence de profonde écoute, ce qu'un jeune homme ou une jeune fille nous dit de tout ce qu'il (elle) a comprit, de la mesure de son engagement, de sa compréhension de ses racines, de ce qu'il (elle) veut en faire. Là, à ce moment, il (elle) est seul(e) et en même temps avec tous, et en même temps BA ROUH 'A SHEM, que je traduis librement par "Dans le souffle du Nom".

    Je demande l'indulgence du jury pour les méandres de ma pensée !

    Mais vous le savez, nous autres juifs sommes les meilleurs coiffeurs du monde. La preuve en est que nous savons couper les cheveux en quatre, en ce, dans le sens de la longueur. En plus, même sur un crâne chauve !

    C'était mon mot d'humour avant le drame. Que voici.

    Le commentateur que j'ai cité évoque ceux qui aiment Israël et les juifs. J'aime qu'on m'aime. Je préfère à l'amour aveugle le respect. Le respect, tout le respect, rien que le respect. Si, ensuite, il y a amitié, voire plus si affinités, pourquoi pas ?

    Mais d'abord le respect.

    Regardez l'Histoire. Jésus ? Aucune trace historique[1].

    Israël ? Un état qui renait après deux mille ans. Fondé par qui ou quoi ? Le peuple juif.

    Sans la religion juive, le peuple juif serait disparu depuis belle lurette.

    Autrement dit : chaque fois qu'un juif laisse ses racines pour en prendre d'autres, il fait partie d'une hémorragie qui, elle, aura raison de ce peuple.

    Et il ne faut pas oublier que les conversions, les assimilations ont causé plus de pertes dans le peuple juif que toutes les persécutions réunies.

    C'est ce que je retiens de l'article d'Arnold Lagémi, et c'est la raison pour laquelle, quand bien même aurais-je mis plus de forme, je suis fondamentalement d'accord avec lui.

    Pour le reste, je n'ignore pas que des Chrétiens ont risqué leur vie pour sauver celles de juifs, je n'ignore pas que, bien souvent, ce fut dans un but totalement désintéressé, mais il faut être clair aussi sur le fait qu'il y eut des dérives.

    Je redonne ici le lien sur l'affaire Finaly :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Finaly

    Pour une de connue, combien d'autres ?

    Je crains d'avoir été un peu long, mais je devais le dire !



    [1] Un petit mot sur Jésus, qui n'engage que moi. Il n'a rien inventé, lui. Mais par la suite (les évangiles ont été rédigés au moins 30 ans après sa disparition), on lui fait dire au moins deux choses totalement contraire au judaïsme.

    D'une part – mais on ne trouve cela que chez Matthieu et Marc – l'idée d'aller "enseigner parmi toutes les nations.

    Pourquoi faire ? Le paradis est accessible, pour les "non-juifs", à tous ceux qui suivent les lois noachides

    Et puis, la sainte trinité. Alors avec cela, pour les juifs, on quitte le monothéisme….

     


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  • Je crois que personne de sensé ne s'est réjoui des morts et des blessés civils causés par l'opération Plomb durci, menée il y a onze mois par l'armée d'Israël contre le Hamas qui, depuis des années, terrorisait le sud du pays par des tirs aveugles de roquettes et de mortiers.

    Sans doute, en cherchant bien, voire même sans chercher beaucoup, a-t-on pu trouver quelques excités pour s'en féliciter, mais ceux-là furent très minoritaires, voire marginaux.

    On a parlé ensuite de bombardements aveugles et massifs, on a qualifié cette opération militaire de génocide.

    Une des armées du monde la mieux équipée mène une opération de défense après que le sud du pays ait supporté une agression constante depuis des années, et réussi péniblement à tuer entre 1300 et 1400 personnes en 22 jours de bombardements et d'opération terrestre.

    Si ces bombardements avaient été aussi massifs, aveugles et génocidaires que certains l'ont déclaré, d'autres font remarquer qu'il n'y aurait pas eu 10 ou 100 fois plus de victimes, mais plutôt un ou plusieurs milliers de fois davantage.

    On a même prétendu aimablement que cette méchante armée avait fait preuve d'un cynisme éhonté en prévenant les civils des bombardements à venir, pour qu'ils puissent quitter les lieux visés.

    Nous avons la mémoire courte.

    A-t-on donc oublié ces scènes de liesses populaires, dans les pays musulmans, quand des dizaines de personnes se jetaient dans le vide lors des attentats du 11 septembre, préférant une mort rapide plutôt que de griller vifs ?

    Je constate avec tristesse et effarement que l'opinion occidentale perd complètement la raison dès qu'il s'agit d'Israël et de juifs.

    Pendant le dernier mois du Ramadan, les soldats israéliens avaient ordre de ne pas boire, manger ou fumer une cigarette devant les musulmans, à Jérusalem, et ce sous un soleil intense. Sans doute encore du cynisme…

    On oublie qu'en 1948, le plan de partage élaboré par l'O.N.U. avait prévu un statut international pour cette ville, ce qu'avait accepté, la mort dans l'âme, les dirigeants du Yishouv, mais qu'avaient refusé les arabes. Que cette même année, la ville juive connut un siège terrible, et que la population juive de la vielle ville dût se résigner à la quitter.

    On a donc présenté la reconquête de Jérusalem par Israël en 1967 comme un fait inacceptable.  Mais son annexion par le roi Abdallah, en 1948, avait été très bien accueillie par la communauté internationale.

    Entre 1948 et 1967, aucun juif n'a jamais pu aller se recueillir auprès du Mur des lamentations, tandis que, depuis 1967, tout musulman qui ne constitue pas de danger avéré pour les israéliens, style kamikaze, peut librement se rendre à la mosquée El-Aksa.

    Le mur séparant les populations juives et palestinienne, c'est vrai, n'a pas la gueule de la Grande Muraille de Chine, qui est, elle, classée au patrimoine de l'Humanité. Mais leurs fonctions sont les mêmes, et depuis ce vilain ouvrage, force est de constater que les attentats ont été divisé par un facteur 100.

    Sans doute encore un calcul cynique : de la sorte, la méchante armée d'Israël n'a plus à aller faire sauter les maisons des kamikazes, ce qui prive les palestiniens d'un bon argument de propagande.

    Quand j'écris que l'opinion occidentale perd complètement la raison dès qu'il s'agit d'Israël et de juifs, je suis gentil.

    Ou contaminé moi-même… Parce que ce n'est pas tout-à-fait exact, pour parler franchement, c'est complètement biaisé, même.

    Donc, "Correction, Votre Honneur, comme on dit aux Etats-Unis !".

    La réalité est autre. Comme l'opinion occidentale est simplement occupée à diaboliser un état où vivent 5 millions des 13 ou 15 restant de par le monde, sur un territoire grand comme un mouchoir de poche, et que le monde musulman a déclaré la guerre à cet état et à ce peuple, l'opinion internationale perd complètement la raison dès qu'il s'agit d'Israël, des juifs, des arabes et des musulmans.

    Vous en voulez simplement deux exemples ?

    Faites donc un tour ici :

    http://www.thereligionofpeace.com/

    Sur la gauche de ce site, vous avez un compteur régulièrement mis à jour. Vous y constaterez 14344 morts dues à des attaques djihadistes depuis le 11 septembre 2001.

    Soit plus que le total des morts résultant du conflit israélo-palestinien depuis… Je vous fais confiance pour trouver les statistiques tout seul.

    Mais aujourd'hui, alors que les Etats-Unis sont en deuil du fait d'un psychiatre musulman qui, travaillant du chapeau, choisit comme instrument de mort une ou deux mitraillette, causant la mort de 13 personnes et des blessures à un certain nombre d'autres, voici quelques indications sur les réactions des opinions ici et là…

    Faites donc un tour ici :

    http://www.postedeveille.ca/2009/11/usa-folie-collective-du-monde-occidental-en-marge-de-la-tuerie-de-fort-hood.html

    Allez ! Bon dimanche quand même !


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